Publié le 2 Apr 2015 - 08:14
MAURITANIE/GREVE DES OUVRIERS DE LA SNIM

Le Forum de l’opposition solidaire aux travailleurs

 

Des milliers de personnes, pour la plupart des militants de partis politiques, des sympathisants à la cause des travailleurs miniers, ont battu le macadam ce 31 mars dernier à Nouakchott, pour soutenir les travailleurs grévistes de la Société industrielle et minière (SNIM).

 

Dix-sept (17) partis politiques membres de l’opposition réunie au sein du Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU) ont marché sur une distance de plus d’un km et demi, ce mardi 31 mars, comme prévu, pour soutenir les travailleurs de la Société nationale industrielle et minière (SNIM) en grève depuis deux mois pour la satisfaction de leurs revendications. En plus des partis membres du FNDU, il y a eu 10 centrales syndicales, des associations de défense des droits humains comme IRA de Biram Dah, Kawtal de Djiby Sow qui croupissent encore en prison pour leur combat contre l’esclavage, le Collectif des victimes de la répression militaires des années 89 (Covire) et des personnalités indépendantes.

Les marcheurs ont brandi des slogans indiquant leur protestation contre la position des responsables de l’entreprise et des autorités qui observent un mutisme coupable. ‘’Non au pillage et à la faillite organisés de la SNIM’’  est le principal slogan réitéré tout au long de la marche pour soutenir les travailleurs grévistes de la SNIM. Cette entreprise minière, poumon de l’économie nationale, qui contribue à hauteur de 25% du budget de l’Etat et assure 50% des exportations de la Mauritanie, est, selon les marcheurs, en train de tomber en désuétude.

A travers cette marche populaire, le FNDU a adressé un message fort au régime du Président Aziz. Les camarades d’Ahmed Daddah, éternel opposant aux différents régimes qui se sont succédé en Mauritanie, ont exigé à cette occasion le dialogue sans conditions entre les délégués des travailleurs et la direction de l’entreprise afin de trouver une solution idoine à la crise ouvrière dans l’intérêt de toutes les parties.

 Samory Ould Bèye, Secrétaire Général de la Confédération Libre des Travailleurs de Mauritanie (CLTM), de surcroît l’un des leaders haratines du Mouvement El Hor et du parti Moustaqbal, a souligné à cette occasion : ‘’Cette manifestation exprime le désarroi et l’inquiétude d’une population devant cette situation jamais vécue : une société comme la SNIM qu’on voit sombrer parce que le pouvoir gère mal les affaires de ce pays. C’est dommage ! Et nous estimons que cette marche vient aujourd’hui exprimer une position que tous les Mauritaniens partagent, celle de refuser cet état de fait. Que des milliers de Mauritaniens soient affamés par cette position unilatérale, nous dénonçons ce comportement. Nous voulons réellement que l’Etat assume toutes ses responsabilités.’’

Pour sa part, Hamdi Ould Brahim, député du parti Tawassoul des islamistes modérés, présent à la marche, a indiqué que ‘’cette marche est l’expression d’une solidarité agissante avec les pauvres employés de la SNIM qui revendiquent leurs droits légitimes. Moi, en tant que député, je vais porter le message avec mes collègues du FNDU à la prochaine session du mois de mai’’. 

 Quant aux militants d’IRA, mouvement luttant contre l’esclavage et ses séquelles, ils ont profité de cette occasion pour lancer leur message. ‘’Nous sommes solidaires avec les travailleurs de la SNIM mais nous voulons aussi dire qu’il n’est pas normal que le président Biram Dah, son vice-président Brahim Ould Bilal et le président Djiby Sow de l’Ong Kawtal soient mis en prison parce qu’ils sont contre l’esclavage, le racisme et l’exclusion ; nous n’allons jamais l’accepter’’, a soutenu Balla Touré, chargé des relations extérieures du mouvement.

Pourtant, depuis le 30 mars, des tentatives de négociations sont en cours en vue de trouver un consensus autour de cette grève qui n’a que trop duré. En outre, les centrales syndicales veulent entrer en action dès le 8 avril prochain si la direction générale de l’entreprise et le gouvernement ne trouvent pas une solution à la grève des travailleurs de la SNIM déclenchée depuis le 28 janvier dernier.

Ibou Badiane, (Correspondant en Mauritanie)

 

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