MBOUR
La capitale de la Petite Côte veut un bloc opératoire digne de sa dimension
Au moment où certains Mbourois luttent pour la régionalisation de leur département et que la population ne cesse d’augmenter dans la Petite Côte, le département de Mbour est en mal d’un bloc opératoire digne de ce nom. A l’hôpital de Grand-Mbour, centre de référence de toutes les structures sanitaires du département, ainsi qu’au centre de santé de Téfess, hôte du district sanitaire, le mal d’un bloc chirurgical est visible. Une bombe à retardement, dans un département en plein essor.
Les problèmes du secteur de la santé dans le département de Mbour sont plus profonds qu’ils n’y paraissent. En effet, dans le troisième département du Sénégal, en termes de populations, mais parmi les plus effervescents sur le plan économique, il n’existe pas encore, ou du moins il n’existe plus de bloc opératoire aux normes standards. Si à l’hôpital de Grand-Mbour, c’est une insuffisance du matériel nécessaire au bon fonctionnement du bloc qui est noté, au district sanitaire sis au centre de santé de Téfess, l’édifice qui doit recevoir le bloc chirurgical est construit, mais pas encore fonctionnel, faute de matériel.
Selon le docteur Fatma Fall, depuis que le centre de santé, qui date de 1924, a été ramené à Téfess, suite à l’érection de l’hôpital de Grand-Mbour, il n’y a plus de bloc chirurgical. ‘’Mais, précise-t-elle, avec l’appui du comité de développement sanitaire, on a pu construire un bloc chirurgical. On a un certain nombre d’équipements qui nous a été offert par la mairie, à travers la coopération décentralisée. Il y avait également un autre partenaire Formation de santé de partage limousin en France qui nous a offert une partie de l’équipement’’.
Toutefois, toute cette conjugaison d’efforts ne suffit toujours pas, puisque le bloc reste encore à l’état de projet. Docteur Fatma : ‘’Pour la partie de l’équipement qui reste, on va solliciter le ministère et également le personnel pour que le bloc soit fonctionnel, qu’on puisse passer à poste de santé niveau 2.’’
Parmi le matériel manquant qui empêche le bloc chirurgical de démarrer ses activités, ‘’en gros, il y a l’oxygène, il y a le vide, il y a l’autoclave pour la stérilisation. Egalement, il nous faut un bistouri électrique. Parce que c’est un bloc opératoire avec deux salles d’opération. Cela a été construit, parce qu’on s’est dit qu’un district qui compte déjà 33 postes de santé, avec 438 595 habitants, ne manque pas de recevoir beaucoup d’affections chirurgicales et le seul hôpital de Grand-Mbour ne peut pas tout prendre en charge’’, fait savoir Fatma Fall qui estime que si le centre de santé est doté d’un bloc opératoire correct, cela va soulager également l’hôpital de Grand-Mbour pour une meilleure prise en charge des affections chirurgicales.
Du côté de l’hôpital de Grand-Mbour, pressenti pour prendre en charge ces affections chirurgicales, le service n’est même pas au niveau attendu. Dans cet hôpital qui a reçu, malgré la Covid, 638 cas dénombrés aux urgences, pour seulement le mois de septembre, ‘’on n’a même pas un amplificateur de brillance au niveau du bloc’’, renseigne le chef du service d’accueil des urgences.
Dès lors, le docteur Mahammar Koudouss Mama ajoute : ‘’C’est un gros plaidoyer qu’il faut porter. Il faudrait un amplificateur de brillance pour que l’orthopédiste et son équipe puissent faire certaines opérations dignes pour qu’on n’ait pas, tout le temps, à évacuer de Mbour à Thiès ou à Dakar, parce qu’à Thiès aussi, ils ont leurs réalités. Parfois, ils sont débordés et Dakar, n’en parlons pas.’’
‘’Il faudrait qu’on soit autonome dans chaque chose que nous faisons, pour pouvoir évacuer le moins possible de malades et pour pouvoir aussi garder les malades, afin de leur offrir les meilleurs soins existants aujourd’hui en 2020’’, plaide-t-il.
IDRISSA AMINATA NIANG
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