Nouveau cri de détresse du personnel d’Africa n°1 impayé depuis trois mois
Le personnel de la radio gabonaise à vocation panafricaine Africa n°1, impayé depuis trois mois, a lancé, lundi à Libreville, un nouveau cri détresse en direction des autorités gabonaises, afin d’attirer leur attention sur ses difficiles conditions matérielles, financières et professionnelles, a appris APA.
‘’L’outil de production est totalement dégradé, l’entreprise n’arrive plus à tenir ses engagements vis-à-vis de ses créanciers, la liaison satellitaire desservant le signal est menacée de coupure, pour non paiement à l’opérateur satellitaire Eutelsat. Idem pour les fournitures d’eau et d’électricité’’, a expliqué, au cours d’une conférence de presse, M. Sylvain Moudouma Nzamba, le secrétaire général du syndicat du personnel d’Africa n°1. ‘’Nos enfants ne sont pas scolarisés. Déjà, l’année dernière, ils n’avaient pu aller au terme de leur scolarité en raison des six mois d’arriérés de salaires observés de janvier à juin derniers’’, a poursuivi M. Moudouma Nzamba qui a mis la dégradation de la situation d’Africa n° 1 sur le compte ‘’d’une gouvernance hasardeuse et des choix inopérants’’.
En octobre dernier, les agents d’Africa n°1, qui cumulaient déjà trois mois d’arriérés de salaires, avaient appelé à la rescousse les autorités gabonaises qui avaient eu à éponger les six mois d’arriérés dus par leur employeur, de janvier à juin derniers. L’avènement de la modulation des fréquences a plongé Africa N°1 dans des difficultés financières insondables en raison du retrait, en 2001, de ses derniers clients sur ondes courtes, notamment Radio France internationale (RFI), la radio suisse Romande et la radio japonaise NHK.
Depuis 1998, la radio Africa n°1 est confrontée à d’énormes difficultés de fonctionnement en raison de la diminution drastique de ses recettes d’exploitation issues principalement de la location de ses émetteurs ondes courtes localisées à Moyabi, dans le sud-est du Gabon. Le retrait en 2002 du holding audiovisuel français SOFIRAD, qui détenait 40% des actions a précarisé davangtage la situation de la première radio francophone du continent africain, créée en 1981. L’entrée dans le capital en 2006, de la Libyan Jamahirya Broadcasting, actionnaire majoritaire avec 52% des parts contre 35% pour l’Etat gabonais et 13% pour des privées gabonais, n’a rien changé à la situation financière difficile. Six ans après son rachat par le groupe libyen, Africa N°1 ne parvient toujours pas à sortir de ses difficultés qui se sont au contraire accentuées avec la crise qui a éclaté en Libye en février 2011.
Apanews