Publié le 9 Mar 2023 - 18:44
MORTS DE 14 MANIFESTANTS EN MARS 2021

Une plainte collective auprès de la Cour de justice de la CEDEAO 

 

Amnesty International annonce une plainte collective auprès de la Cour de justice de la CEDEAO pour que lumière soit faite sur la mort, en mars 2021, de 14 manifestants.

 

Le mois de mars est marqué du sceau du tragique, au Sénégal, depuis 2021. Selon le bilan officiel, 14 jeunes ont perdu la vie, lors des émeutes qui ont embrasé le pays. Dans le cadre de la commémoration du deuxième anniversaire de ces événements, les familles, les avocats et les organisations des droits humains ont annoncé que des procédures seront engagées au niveau régional et international pour répondre à leurs demandes de justice.

Ainsi, dans les jours qui suivent, de nouvelles plaintes de familles de victimes qui ont saisi Amnesty International seront introduites. Seydi Gassama et Cie nourrissent la volonté de déposer une plainte collective auprès de la Cour de justice de la CEDEAO. ''Ce sera une première étape. Parce que l'État du Sénégal est coutumier des faits en matière de refus de mises à niveau des décisions de la CEDEAO'', prévient-il.

Ensuite, Amnesty International va saisir le Comité des Droits de l'homme des Nations Unies. ''Il y a beaucoup de missions diplomatiques avec qui nous sommes entrés en contact. Elles sont extrêmement préoccupées par l'impunité que l'État du Sénégal accorde aux membres des forces de défense et de sécurité, surtout pour le cas de Cheikh Wade'', martèle Seydi Gassama, indiquant que ses camarades et lui continueront à se battre, pour faire en sorte que tous les partenaires du Sénégal soient informés de cela.

''Nous sommes au regret de dire, pour le cas de Cheikh Wade, qu’aucun acte d'instruction n'a été posé. Voilà un jeune qui a été tué en live. Tous les Sénégalais ont vu les conditions dans lesquelles il a été tué. Aujourd'hui, le policier qui a été responsable du meurtre de Cheikh Wade jouit d'une impunité totale au sein de la police. C'est un signal extrêmement grave qui est envoyé au reste de la troupe'', peste-t-il.

D'après lui, les agissements des hommes sur le terrain sont sous la responsabilité des chefs. Par conséquent, dit-il, ''il faut que ces chefs comprennent que nous n'accepterons pas qu'ils puissent aller dans les missions des Nations Unies et, sous leur commandement, commettre des actes de violations graves des droits humains en toute impunité''.

Faisant le point sur les plaintes déposées par les familles des victimes auprès des tribunaux sénégalais, l'avocat Amadou Diallo souligne que toutes les familles n'ont pas porté plainte.

En effet, juste après les faits, quatre familles avaient déposé des plaintes (au niveau du procureur du tribunal des instances de Dakar et du juge d'instruction, Kolda, Sédhiou).

Au lendemain des événements, dit-on, des représentants de l'État sont allés auprès des familles pour les dissuader de porter plainte. ''Les familles qui ont décidé de porter plainte l'ont fait dans un acte de courage et de respect de la vie humaine'', salue Amadou Diallo. ''Qu'est-ce qui peut habiter les familles qui n'ont pas encore porté plainte ? Je pense, lorsqu'un membre de la famille, de la société, perd sa vie dans certaines circonstances, il est important que les familles elles-mêmes s'engagent pour connaître la vérité'', dit-il.

Seydou Gassama informe que d'autres familles de victimes se joindront à leur lutte.

BABACAR SY SEYE

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