Publié le 20 Apr 2013 - 02:25
MUSIQUE - PROJET DE DJOLOF FOR LIFE

 ''Hip-hop bizz'', pour le salaire dans le rap

Des rappeurs peuvent désormais exhiber fièrement leurs bulletins de salaire. Du moins ceux qui ont signé avec le label Djolof For Life dans le cadre de son projet ''Hip-hop bizz'.

 

Ingénieux, le projet dénommé ''Hip-hop bizz du label ''Djolof for life''. Il vise à davantage formaliser et professionnaliser le milieu du rap. L'initiative offre aux rappeurs, avec lesquels le label dirigé par l'artiste rappeur et non moins manager Simon Kouka, la possibilité d'avoir un bulletin salarial mensuel.

 

Interrogé par EnQuête, l'auteur du titre ''Mbalax dee na'' (le mbalax est mort, en wolof) a expliqué que ''Hip-hop bizz est mis sur pied pour essayer de mieux réorganiser le milieu du hip-hop. Quand on fait l'addition des cachets reçu au cours de l'année et qu'on le divise par 12, on se retrouve avec le salaire moyen d'un cadre de société''. Donc, dit-il, le rap peut bien payer et être rentable si le secteur est mieux organisé.

 

Ainsi le label Djolof for life ne paiera plus de cachet à ses employés après un concert. Il signe pour un montant sur toutes ses prestations au cours de l'année. La somme globale sera divisée par 12, correspondant à un revenu mensuel, et l'artiste percevra un salaire le 5 de chaque mois. L'artiste-employé aura droit à un bulletin de salaire et pourra bénéficier de certains avantages. ''On va être les seuls rappeurs à travers toute l'Afrique à avoir un bulletin de salaire'', confie avec fierté Simon, PDG de ''Djolof for life''. Dans ce cadre, l'entreprise est en train de négocier un partenariat avec le ministère de la Santé afin que ses artistes-employés puissent bénéficier d'une couverture médicale.

 

Entamé en mars 2012, le projet dure un an. Il peut être une réponse au lancinant problème du statut de l'artiste qu'essaie de définir le département de la Culture. Le ministre de tutelle Abdou Aziz Mbaye l'a d'ailleurs bien compris puisqu’il serait l'un des partenaires de ce projet en plus d'une société de téléphonie soutenant à bras le corps l'initiative depuis un an. A ce jour, ''Djolof for life'' travaille avec une cinquantaine de rappeurs allant des old school aux crew underground, en passant par les middle et des news school.

 

Coût du projet, 203 millions F Cfa

 

En outre, Simon, membre de Y'en a marre, s'intéresse aux groupes des régions. ''On organise des concerts au cours desquels on sensibilise sur la citoyenneté, le paludisme ou encore la vaccination. On se fait les leviers de communication entre nos partenaires et la jeunesse'', fait-il savoir. Mais des sponsors, le projet en a encore besoin car cela pèse lourd financièrement. Il coûte en effet 203 millions F Cfa que doivent supporter Djolof for life et ses partenaires.

 

Par ailleurs, Simon et d'autres rappeurs participent aux tournées sur la diversité culturelle initiée par le ministère de la Culture dans le cadre d'un partenariat. Le ministère met à disposition la logistique et aide ainsi ''Hip-hop bizz'' à avoir de la visibilité et à tourner un peu partout au Sénégal. ''C'est nous qui animons la dernière journée sur les trois jours de la tournée sur la diversité culturelle. On le fait sans contraintes, et c'est nous qui décidons de tout'', précise Simon. Serait-ce là le Nouveau type de Sénégalais (NTS) qui initie et n'attend pas tout de l'État ?

 

BIGUÉ BOB

 

 

AVERTISSEMENT!

Il est strictement interdit aux sites d'information établis ou non au Sénégal de copier-coller les articles d' EnQuête+ sans autorisation express. Les contrevenants à cette interdiction feront l'objet de poursuites judiciaires immédiates.

 

 

Section: 
CULTURE : Thiès accueille les trésors retrouvés du champ de bataille de Samba Sadio (1875)
Dalifort Hip Hop
50 ANS DE CARRIÈRE DE SOULEYMANE FAYE : Célébration d’un demi-siècle d’art et de sagesse sur scène
RENTRÉE SCOLAIRE 2025/2026 : L’U2PF mise sur l’égalité des chances
LIVRE – DJEMBERÉ, CELLE QUI CHANGE TOUT : Une résiliente face au chaos institutionnel et social
PROLIFÉRATION DES MÉDIAS ÉTRANGERS : Péril sur la souveraineté
ACCES 2025 : Le musique africaine rencontre le monde à Pretoria
TROISIEME EDITION FESTIVAL JOTAAY JI : Dakar a vibré aux voix du féminisme 
BARRIÈRES À L’AUTONOMISATION DES FEMMES : La plaidoirie de l’AJS
SUNU YEUF : Championne de la diffusion des séries sénégalaises
DECES D'ABDOULAYE DIALLO : Ngor perd son Berger
Oscars 2025
EL HADJI CHEIKHOU SALL DE LEBALMA SUR L’ INCUBATION ET LE FINANCEMENT : ‘’La Fintech est une révolution qui redonne le pouvoir aux populations’’
THIÈS – DÉNONCIATION DU RETARD DANS LA MISE EN ŒUVRE DE SON AUTONOMIE : L’ENSA en grève de 72 heures
DÉTACHEMENT DU MINISTÈRE DE LA CULTURE, NOMINATION D’AMADOU BA : Un espoir pour les acteurs
JANT BEATS FESTIVAL : Un nouvel événement audacieux dans le paysage culturel
BRASSAGE RDC-SÉNÉGAL : Cœur de lion et de léopard
CHEIKH NDIGUEL LÔ : ‘’Ma retraite, c'est ma mort’’
CÉLÉBRATION DES 50 ANS DE CARRIÈRE DE CHEIKH NDIGUEL LÔ : Cinq décennies de succès mondial  
6E EDITION DIALAWALY FESTIVAL : Trois jours de rythmes, de couleurs et d’unité à Dagana