Pacotille rappe une conspiration contre Habré
''Hissène Habré a été un homme engagé pour défendre son pays et ne pas brader son pétrole, c’est pourquoi on le traque''. C’est par ces propos que le rappeur sénégalais Pacotille justifie son soutien à l'ancien chef de l'État du Tchad, Hissène Habré, à qui l'artiste a dédié un single ''titré Habré'', présenté lundi dernier à Dakar, lors d'une conférence de presse.
''L’heure est grave. Nous n’avons plus le droit de garder le silence. Nous voulons savoir et nous avons le droit de savoir pourquoi toute cette énergie est mobilisée à humilier ce panafricaniste qui n’a jamais courbé l’échine devant les Occidentaux comme nos dirigeants savent très bien le faire'', a lancé le rappeur. Estimant agir ''au nom de la Teranga et de la Justice'', le rappeur a appelé les Sénégalais à réagir, en vertu d’une solidarité entre Africains, contre ''le complot'' ourdi contre Habré.
Selon Pacotille, il n'est pas concevable que près de 18 milliards soient dégagés au niveau international et national pour un procès qui n’a pas de prépondérance sur le quotidien des Sénégalais. ''Après un an et huit mois de pouvoir, on s’attendait à une prise en compte des urgences des Sénégalais mais hélas, cela ne semble pas être une priorité pour le pouvoir en place. Macky Sall a été élu pour régler les problèmes des Sénégalais, il n’a pas été élu pour liquider le Président Habré'', a tonné Pacotille.
Sortie en prélude d’un album de l’artiste qui s’intitulera ''Apocalypse'', le single ''Habré'' surprend par son rythme entraînant et ses paroles qui portent à la réflexion. Entre Wolof et Français, le rap de Pacotille ne dément pas le talent de celui qui est considéré comme l’un des paroliers les plus doués de sa génération.
Pacotille promet un concert en décembre à Ouakam avec de nombreux autres artistes locaux. L’événement fera, bien entendu, partie des efforts déployés pour réclamer la libération de l'ancien homme fort du Tchad (1982 à 1990) accusé aujourd'hui de crimes contre l'humanité, crimes de guerre et actes de torture, et écroué au pavillon spécial de l'hôpital le Dantec.