L’AIST veut une mise à jour de la gestion de la dépense publique
Passer d’une vision simple du processus de gestion de l’argent du contribuable, à une approche systémique, est l’objectif de L’Association internationale des services du Trésor. Un colloque de trois jours est ouvert depuis hier à Dakar. Le ministre du Budget a rappelé la voie sur laquelle tente de s’inscrire le Sénégal en la matière.
L’Association internationale des services du Trésor a ouvert hier à Dakar son neuvième colloque. Cette rencontre, prévue du 16 au 18 de ce mois, a pour objectif de permettre aux participants d’échanger sur ‘’le processus de gestion de la dépense publique. Les organisateurs visent, au-delà de simples questions de réglementation, une approche systémique. La pluralité des acteurs intervenant dans l’exécution et le contrôle de la dépense publique sera donc prise en compte. C’est ainsi que les intervenants vont avoir une vision générale allant des gestionnaires aux citoyens en passant par les ordonnateurs, les comptables publics, les contrôleurs, les auditeurs, les parlementaires, les entreprises, et les opérateurs économiques.
Si l’on en croit le président de l’Association par ailleurs directeur général de la Comptabilité publique et du Trésor, il y a lieu d’avoir ‘’une réflexion axée, d’une part, sur les enjeux conjoncturels et structurels du processus de gestion de la dépense publique ainsi que sur ses implications socio-économiques. Et d’autre part, sur les Trésors publics, analysés en tant qu’institution’’. Sur ce dernier point, insiste Daouda Sembène, il est question, premièrement, de voir les modalités de gestion de la dépense face aux attentes des citoyens en manière d’efficacité des politiques publiques et de reddition des comptes. Deuxièmement, de se pencher sur les contraintes des décideurs en termes d’efficience dans l’arbitrage, dans un contexte de raréfaction des ressources. Troisièmement, de tenter de répondre aux attentes légitimes des opérateurs économiques face à la commande publique.
Pour ce qui est du Sénégal, le ministre du Budget Birima Mangara a rappelé qu’il s’est inscrit dans une dynamique de mise en cohérence de la programmation budgétaire et les orientations des politiques publiques avec les autres pays de l’espace UEMOA. ‘’Il s’agit en l’occurrence de promouvoir une programmation budgétaire qui reflète à suffisance les grands choix et orientations des politiques publiques. Pour ce faire, il convient de sortir de la dictature de l’annualité, pour épouser le paradigme de la pluri annualité’’, préconise-t-il.
C’est ce qui justifie l’élaboration du document de programmation budgétaire et économique pluriannuel (DPBEP) ainsi que les documents de programmation pluriannuelle des dépenses (DPPD). De même, si l’on en croit le ministre, ce principe de recherche d’efficacité et de transparence a conduit au renforcement des pouvoirs du parlement ‘’aussi bien dans les phases de préparation, d’adoption que de contrôle de l’exécution de la loi de finances’’.
Esprit de collaboration
Il en est ainsi également du pouvoir judiciaire. ‘’Les prérogatives de notre juge des comptes publics, j’ai nommé la Cour des Comptes, ont été, à la lumière de la réforme récente des textes encadrant son action, confortées tant en ce qui concerne le statut d’indépendance des magistrats qui le composent qu’en ce qui touche ses modalités et moyens d’intervention’’, se félicite-t-il. M. Mangara espère que cette œuvre réformatrice se parachèvera dans l’esprit de collaboration mutuelle entre le gouvernement et la Cour des Comptes.
Par ailleurs, pour une atteinte des objectifs visés, il faut aussi une informatisation des procédures d’exécution budgétaire avec un dispositif de gestion intégrée de la dépense publique’’. Car après tout, ‘’la performance des processus de gestion de la dépense publique s’apprécie aussi à l’aune de leur impact sur la croissance économique’’.
BABACAR WILLANE