''Repose en paix !''
Il y avait de l'émotion hier lors des funérailles du journaliste Chérif Elvalide Sèye. Les témoignages sur cet homme multidimensionnel qui a laissé des marques indélébiles, malgré son ''court séjour sur terre'', ont été unanimes. Tous ont eu un fraternel attachement pour le défunt.
Ils sont venus en masse s'incliner devant la dépouille de celui qu'ils considéraient comme un frère de sang. Amis, parents, connaissances et collègues ont prononcé, lors de la levée du corps à l'hôpital principal de Dakar, des paroles fortes pour saluer la mémoire ''d'un ami, d'un frère, d'un conseiller, d'un homme pieux et exemplaire''. Chérif Elvalide Sèye est le premier directeur de la première radio privée sud fm sen radio. Il a su cultiver, de son vivant, une proximité basée sur l'éthique et la franchise avec l'élite intellectuelle, sociale, politique, religieuse, mais aussi avec les autres couches sociales. Hier, tous ont tenu à lui témoigner fidélité et reconnaissance en l'accompagnant jusqu'au cimetière de Yoff où il repose.
Des anciens dignitaires du régime socialiste, en passant par les libéraux, aux représentants du gouvernement de Macky Sall, ils étaient tous là. Ses anciens compagnons de fortune dont Babacar Touré, Latif Coulibaly, en passant par des personnalités politiques ou culturelles dont l'ancien directeur général de l'Unesco Ahmadou Makhtar Mbow, dont l'ancien ministre des Finances Moussa Touré, du porte-parole du gouvernement Serigne Mbaye Thiam, ou l'ancienne ministre libérale Aïda Diongue, de l'actuel ministre de l'Économie et des finances Amadou Kane, du ministre conseiller du chef de l'État, Jacques Diouf, pour ne citer que ceux-là, se sont répandus en louanges sur le défunt. Chez les femmes, on marmonnait des mots en égrenant son chapelet pour contenir sa douleur.
Témoignages
L'église catholique a tenu à apporter son témoignage sur cet homme universel et ce partisan du dialogue islamo chrétien. Chérif Elvalide Sèye est l'auteur d'un ouvrage sur le défunt archevêque de Dakar : ''Mgr Hyacinthe Thiandoum, A force de foi''. Pour ce geste symbolique, l'église soulignera qu'«il est dans l'histoire des hommes, des figures qui ne peuvent pas disparaître, car elles ne sont pas inscrites sur du sable, mais sur une pierre solide. Les différents et beaux témoignages confortent sur la grandeur de l'homme. Dans la discrétion, il a su réconcilier politiques et religieux. Il a réglé, dans la discrétion, de nombreuses difficultés dans le domaine religieux et politique''.
Tour à tour, ses proches ont révélé les différentes facettes de l'homme qui a été emporté par la faucheuse, lundi dernier, au Kenya où il poursuivait son combat panafricaniste. Le ministre de la Culture et du Tourisme, Youssou Ndour a eu du mal à dissimuler son émotion devant la perte cruelle d'un homme qu'il considère comme un membre de sa famille. ''Je le connais depuis que j'ai quinze ans. C'était au tout début de ma carrière artistique. Mais je dois dire que jamais je n'ai pris de grande décision sans son aval. Chérif était un grand-frère et un ami. Quand j'ai eu mon disque d'or, j'ai tenu à le lui montrer personnellement''. Le directeur de publication du mensuel panafricain «Le Quorum» et ancien conseiller en communication de l'ex-chef d'État sénégalais, Abdoulaye Wade, laisse derrière lui une grande famille orpheline composée d'hommes de médias, d'artistes et des fils de son terroir affectés par la perte d'un «homme rigoureux, mesuré, d'une probité morale et très attaché aux principes de sa religion».
MATEL BOCOUM