Publié le 5 Feb 2019 - 03:41
OUVERTURE CAMPAGNE IDY A THIES

Péril orange sur le "Macky"

 

Une déferlante orange a assailli le cortège du candidat Idrissa Seck, retardant son intervention à la place de France. 

 

S'il était donné de gagner la présidentielle sur l'unique critère de la mobilisation, le pouvoir actuel peut s'inquiéter et la coalition d'opposition Idy-2019 trinquer.  "Thiès Mokneu !".  Traduisez Thiès est dans la poche.  C'est le cri de ralliement d'une marée humaine orange qui a accueilli le président du Conseil départemental dans une liesse digne d'une victoire sénégalaise au Mondial de foot. Casquettes,  tee-shirts, scooters,  vuvuzela... ont accompagné  Idrissa Seck,  Président de la coalition,  sur les quelques kilomètres qui séparent l'entrée de la ville de la place de France. Impossible de progresser sans que des mains baladeuses ne s'introduisent dans l'habitacle des voitures du convoi, qui a quitté le siège de Pape Diop, membre de la coalition, dans l'après-midi, pour entrer sur la capitale du rail au crépuscule. Le candidat arrivera finalement  à  21 h 30, sérieusement ralenti par la mobilisation orange.

"Ça fait longtemps qu'il n'avait pas eu pareil accueil", s'extasie un homme d'âge avancé qui s'agitait sur le bas-côté de la route.  Ces scènes de liesse sur les trottoirs et la chaussée n'étaient pourtant qu'un avant-goût de la mobilisation monstre des partisans d'Idy à la place de France. Une déferlante orange qui, tantôt chantait ses louanges, tantôt raillait le candidat sortant par des qualificatifs désobligeants. A la tribune,  ses alliés politiques n'étaient pas tous là, mais les présences remarquées du capitaine Dièye, Amsatou Sow Sidibé,  Hélène Tine, Moustapha Guirassy, Pape Diop,  Nafissatou Wade, Babacar Diop, Thierno Bocoum... qui ont été invités à rejoindre le candidat au Cybercampus à la fin du discours.

L'eau s'invite dans le débat

Une mobilisation exceptionnelle dont les contrecoups ont failli gâcher la fête. Le convoi progressait tellement difficilement que l'idée de surseoir à un discours d'Idrissa Seck a été agitée, mais rapidement abandonnée.  Englué dans la masse humaine,  ce dernier  et sa sécurité n'ont pu se frayer un chemin pour la tribune officielle, provoquant une série de bousculades énormes. Le candidat se dressera une première fois du toit décapotable de sa voiture pour s'adresser à une foule qui a exigé qu'il rejoigne l'estrade. Un tohu-bohu indescriptible s'ensuivit entre le protocole du candidat, sa garde rapprochée et l'assistance. Finalement, Idy mit tout le monde d'accord en "forçant" son discours.  Et en tapant là où ça fait mal depuis trois jours. "Les populations de la Vdn m'ont accueilli en ce début de campagne avec une pénurie  d'eau.  Si un gouvernement n'est  pas capable de vous donner de l'eau,  tout  autre  chose qu'il  vous promettra ne sera qu'illusions", a-t-il attaqué,  mettant enfin toute l'assistance d'accord.

Daddy Bibson appelle à la sanction

Il n'y avait pas que les politiques,  les artistes aussi étaient de la partie. Le comédien de la troupe Dianxeen, Ngoury, a chauffé le public.  Mais c'est la consigne de sanction négative du rappeur Daddy Bibson, qui a annoncé récemment son soutien à Idrissa Seck, qui a mis la foule en délire. Il est  d'avis que "Macky Sall ne devrait pas avoir une seule voix dans les zones où passe le chemin de fer. Il a choisi de laisser dépérir le train pour des investissements ferroviaires de prestige", s'est-il justifié. Juste avant lui,  c'est le lutteur Zoss qui a interpellé les objecteurs de conscience qui s'en étaient pris à l’‘exégèse  d'Idrissa Seck sur un verset concernant La Mecque, alors qu'ils "se sont tous tus à l'inauguration de la mosquée de Guédiawaye avec des tam-tams". Une indignation du lutteur qui a fait place à une clameur "premier tour" que les sympathisants orange ont réclamé à cor et à cri.

 A  ce jeu de l'intimidation du premier tour,  les partisans d'Idy, galvanisés par la venue  de leur messie, revendiquent que le plus de 50 % de l'électorat ne sera qu'une formalité dans ce département où leur mentor commençait à perdre pied.  La confrontation à Thiès sera rude.

OUSMANE LAYE DIOP

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