Ayant finalement procédé à sa passation de service ce mardi avec le nouveau directeur de la Promotion de l'Économie Sociale et Solidaire (PESS), Dieguy Diop poursuit néanmoins le déballage sur cette affaire.

Juste 48 heures après son audition et sa passation de service, Dieguy est revenue à la charge ce mercredi. L'ancienne directrice de la promotion de l’économie sociale et solidaire estime que tout ce tintamarre a un soubassement. Selon elle, la question de la passation de service n'est qu'un prétexte, son seul tort étant d'être membre de l'APR, donc de la nouvelle opposition. "Parce que je suis une femme politique engagée assumant fièrement mon camp politique, celui de l'APR et de la coalition BBY, j'ai été victime de persécutions, de harcèlements, de dénigrements mensongers et d'un acharnement politico-administratif rarement vus au Sénégal", soutient d'emblée Dieguy Diop.

Tout en reconnaissant que la reddition des comptes reste une procédure normale, elle souligne que dans ce cas de figure, cela sert juste de prétexte pour la museler. "La reddition est une absolue nécessité dans toute république et tout État de droit dignes de ce nom. J'en suis une farouche partisane. Il ne saurait en être autrement pour la républicaine et démocrate que je suis. Mais ce que j'ai vécu est hors de ce champ. J'ai été simplement une victime."

Lors de sa prise de parole, l'aperiste a également rappelé pourquoi, selon elle, les attaques contre sa personne fusent de partout. "Tout débute au lendemain de ma participation, le 24 juin 2024, à une émission radiophonique sur les 100 premiers jours du nouveau pouvoir. Certainement, les adeptes de la pensée unique souhaitant une opposition de confort avaient souffert de mes critiques tranchantes. Car dès le lendemain, une brutale opération de démolition de ma personne était enclenchée."

Dieguy Diop, pour clôturer, suggère que ce bras de fer entre elle et son ancien ministre de tutelle n'était qu'un test, un cas d'essai dans le but de faire taire les voix discordantes. "Ce qui s'est passé avec moi, prolongeant toutes les forfaitures et autres actes antidémocratiques perpétrés par le nouveau pouvoir, est une alerte pour toute l'opposition et pour tout le peuple sénégalais. Ceux qui nous dirigent sont violents et nourrissent le rêve d'installer la dictature, au besoin par la destruction de la cohésion nationale et de plonger notre pays dans le pire des chaos."

S'attaquant au pouvoir, Dieguy Diop n'a pas été tendre avec ce dernier. "Pour bon nombre de nos compatriotes, le vote du 24 mars était synonyme d'un espoir de voir un changement qualitatif. Mais l'on avait tôt fait d'oublier l'enfer que le nouveau pouvoir avait fait vivre à nos populations quand il était dans l'opposition."

D'après celle qui se réclame de la coalition Benno Bokk Yaakaar, "reniements, revirements et dérapages de tout genre" sont l'unique marque de fabrique des nouvelles autorités étatiques. Mme Diop souligne que nous sommes face à un "pouvoir dictatorial émergent". Elle poursuit en peignant un tableau tout à fait sombre de la gestion, jusqu'ici, du tandem Diomaye Sonko. "Celui-là même qui se complaît dans le déni outrancier, dans la volonté d'écraser toutes les institutions de la république, de bâillonner toutes les libertés démocratiques et de mater toutes les formes de rejet ou d'opposition."

Pour rappel, c’est après son audition à la brigade de gendarmerie de Keur Massar que Diéguy Diop a procédé à la passation de service avec son successeur, sous la supervision de l'inspecteur des affaires administratives et financières du ministère de la Microfinance et de l'Économie sociale et solidaire, André Amath Diouf.

Rappelons également que le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Dakar avait ordonné aux enquêteurs de placer Diéguy Diop en garde à vue si elle n'acceptait pas de se présenter à la cérémonie de passation de service prévue ce mardi.

Mamadou Diop