Le Sénégal vise le top 10 à l’horizon 2016
Le Sénégal est dans l’optique d’assainir l’environnement des affaires pour ramener la confiance entre le secteur public et le secteur privé. Objectif, être dans le top 10 des pays réformateurs africains à l’horizon 2016, ont annoncé les gouvernants, hier, lors d'une réunion interministérielle, élargie au secteur privé et aux partenaires au développement, tenue au King Fahd Palace (ex-Méridien). La rencontre est organisée en prélude au 11e Conseil présidentiel sur l’investissement (CPI), prévu le 14 décembre.
Selon le Secrétaire général du gouvernement et président du comité de suivi des réformes, Seydou Guèye, le premier rapport sur la situation de l’environnement des affaires n’est pas des meilleurs au Sénégal. Pourtant, considéré comme l’un des meilleurs réformateurs dans le monde et en Afrique, notre pays n’a pas consolidé ses performances en 2009.
''En 2009, le Sénégal a été classé meilleur réformateur africain dans le rapport Doing Business grâce aux progrès réalisés en matière de réduction des délais et procédures de création d’entreprises et dans le domaine du commerce extérieur. Après avoir stagné dans les éditions 2010 et 2011, le Sénégal s’est classé à la 166e place sur 185 pays pour le Doing Business 2013, perdant quatre places d’une année à l’autre.
Il se positionne comme le quatrième pays de l’UEMOA et neuvième sur les quatorze de la CEDEAO'', relève le rapport du comité de suivi. Lequel explique que ''globalement, le Sénégal peine sur les réformes à impact budgétaire et sur certaines procédures administratives, et subit les contraintes liées à l’énergie. La disponibilité limitée des statistiques et l’insuffisante campagne de communication constituent aussi des facteurs qui freinent la progression du Sénégal dans le classement mondial''.
Pour y remédier, le pouvoir a entamé un certain nombre de réformes dont certaines ont déjà donné les résultats. ''Aujourd’hui, l’investisseur, quelle que soit sa nationalité, passe moins de temps pour créer son entreprise. Le Sénégal est aujourd’hui considéré comme l’un des meilleurs en Afrique en ce qui concerne les procédures de création d’entreprise'', à en croire M. Guèye.
Il a ajouté cependant que d’autres réformes tardent à être mise en œuvre; elles concernent les critères du ''permis de construire'', du ''transfert de propriété'', du ''paiement des impôts et taxes'', de ''l’informatisation du registre de commerce et du crédit mobilier'', ainsi que de ''l’accès à l’électricité''.
''A construire dans l'urgence''
En tout, pour les dirigeants sénégalais, il n'est d'autant pas impossible d'y arriver que d’autres pays de la sous-région, comme le Ghana, le Cap Vert, la Sierra Léone, le Burkina ont montré qu’on pouvait passer d’un environnement peu favorable aux investisseurs au statut de meilleur réformateur mondial. ''Le Sénégal continue à évoluer en deçà de son potentiel car il dispose d’une marge de progression importante dont l’exploitation est à la portée de l’État'', indique le dit rapport.
De l'avis du Premier ministre Abdoul Mbaye, «améliorer le climat des affaires, c’est construire la compétitivité de l’économie du Sénégal». Il ajoute: «l'économie sénégalaise est à construire dans l’urgence. Nous ne pouvons plus vivre dans une économie qui s’effondre après une saison de pluie.
Tâchons à être maintenant plus efficace». Dès lors, les priorités fortes du gouvernement consistent à déclencher un cercle vertueux qui assoira la confiance des investisseurs, d’après Seydou Guèye. Et, dit-il, dès le premier trimestre de 2013, le Sénégal va mettre en place une plate-forme électronique de création d’entreprises en ligne.
ALIOU NGAMBY NDIAYE