Le projet Jaww Ji Mango à la rescousse des producteurs des Niayes
Le Sénégal exportait 20 000 t de mangues par an ; il n’en exporte plus que 12 000 t. Le projet Jaww Ji Mango Niayes, porté par l’université de Bambey, a pour objectif d’améliorer les conditions de vie des producteurs et productrices de mangues au Sénégal, en luttant contre les conséquences des changements climatiques sur les productions.
Les Niayes (Ouest), l’une des principales zones de production de mangues au Sénégal, sont confrontées chaque année à une invasion de mouches des fruits, dont les ravages impactent fortement la filière horticole. Pour aider agriculteurs et agricultrices à s’adapter aux aléas climatiques et à améliorer à la fois leur productivité et leurs conditions de vie, le projet Jaww Ji Mango Niayes, doté d’une enveloppe de 446 millions FCFA, a été lancé, pour une durée de trois ans. Cette initiative sera financée par le ministère québécois de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, dans le cadre du Programme de coopération climatique internationale (PCCI), renseigne Malick Sèye, le directeur du bureau régional Afrique de l'Ouest chez Développement international Desjardins.
Le projet a été lancé, hier, à Thiès, en présence des autorités compétentes. Une initiative que le coordonnateur de l'association de la zone des Niayes salue, car, au Sénégal, les changements climatiques ont des conséquences négatives majeures sur la production et la transformation de la mangue ainsi que sur les conditions de vie des agriculteurs et agricultrices qui n’ont pas les moyens d’adapter leurs pratiques agricoles et leurs activités économiques à la pluviométrie et aux températures changeantes.
Dans la zone des Niayes, où se concentre 40 % de la production nationale de mangues, Ousseynou Ka, directeur de l’UFR Développement durable de l’université de Bambey, souligne que les pertes causées par les changements climatiques peuvent atteindre 50 % de la production. Pour cela, ce projet a été initié par ladite université en collaboration avec les chercheurs en développement durable pour mettre en place un guide permettant aux producteurs et productrices de mangues d'accéder à des financements dans le cadre de la recherche-action et de nouvelles orientations des autorités, car on parle beaucoup de souveraineté alimentaire dans la zone des Niayes.
D’ailleurs, Malick Sèye souligne que le Sénégal exportait 20 000 t de mangues et qu'aujourd'hui, seulement 12 000 t sont exportées. Ce qui traduit une baisse très importante de la production de mangues au Sénégal.
Ainsi, il renseigne que Jaww Ji Mango Niayes propose une approche axée sur la recherche, l’analyse des besoins et l’adoption de pratiques agroécologiques et d’agroforesterie visant un développement durable de la chaîne de valeur de la mangue. Le projet vise aussi l’adoption de meilleures pratiques agroécologiques de transformation et de commercialisation, couplées à un meilleur accès au financement, de manière à renforcer toute la chaîne de valeur et à accroître ultimement la résilience socioéconomique des producteurs et productrices.
NDEYE DIALLO (THIÈS)