''NaturL'', le non au diktat du cheveu noir
Le cheveu naturel était à l'honneur des photos d’Élise Fitte-Duval clôturée jeudi soir après deux mois d'exposition à l’institut culturel français de Dakar. Intitulé ''NaturL'', l'expo se déclinait en une vingtaine de portraits illustrant des Dakarois atypiques, ayant chacun un rapport particulier au follicule en question. ''Je m’interroge sur notre rapport au corps. Le cheveu crépu, avec toute la variation que cette catégorisation comporte, se modifie afin de porter le sens que nous voulons donner à notre état d’être (…) Je cherche à décrypter les règles sociales qui s’y attachent car la mode peut être un instrument de normation plutôt que l’expression de notre seule fantaisie'', a expliqué, sur un flyer, l’auteur des quelques 17 portraits exposés.
Deux mois et quelques rendez-vous manqués (Elise Fitte Duval étant indisponible au lancement de l’exposition, de vernissage il n’y eut point), l’expérience peut être considérée comme réussie. Au fil des portraits, on découvre d’illustres inconnus aux non moins illustres points de vue sur le cheveu, toujours changeant bien que classé ''noir'' ou ''crépu''. Community manager, agents culturels, danseurs, sportifs… il y a du tout dans ces portraits d’une beauté simple mais flatteuse. En noir et blanc, ils sont conçus de manière à faire ressortir ce qu’il y a d'unique, de plus personnel en chaque modèle. Une intimité confortable qui devait initialement être balancée, entre œil et oreille, par une série d’interviews audio destinées à meubler l’espace sonore de l’exposition. Faute de moyens techniques, néanmoins, cela n’a pas pu se faire.
''NaturL est avant tout un portrait sociologique. En prenant ces portraits, j’ai collecté tous les présupposés et/ou les on-dit qui s’attachent au fait de porter ses cheveux au naturel. Je ne dirais pas +Nappy+, car cela aussi porte une connotation qui me dérange quelque part. Ce qui m’intéressait, donc, c’est l’histoire de ces gens-là qui choisissent quelque part, de se rebeller contre le diktat de l’apparence'', a fait la photographe.
Encore en chantier, ''NaturL'' devrait à terme compter une quarantaine de portraits. ''Monter une exposition n’est pas une sinécure, le plus difficile, je crois, c’est de convaincre les gens de poser'', a relevé l’artiste dans un éclat de rire.