De nouvelles orientations attendues dans 3 mois
Élaborer une nouvelle politique de développement du secteur de l’énergie visant la baisse structurelle des coûts de production, ainsi que l’indépendance énergétique du Sénégal. Telle est la mission que Macky Sall a fixée au Gouvernement dans les trois mois à venir.
En effet, constatant l’énormité de la crise énergétique du Sénégal, le président de la République, dans sa communication au sortir du Conseil des ministres d’hier à Diourbel, a ‘’demandé au Gouvernement d’élaborer, dans un délai de trois mois, une nouvelle lettre de politique de développement du secteur de l’énergie accompagnée d’un plan d’actions détaillé de mise en œuvre’’. Pour cela M. Sall recommande l’utilisation des ressources durables avec la structure de production (‘’Mix énergétique’’) qui utilise et les énergies renouvelables et celles traditionnelles.
Pour le cas spécifique de l’électricité, Macky Sall plaide pour une réduction des charges production de la SENELEC et la bonne gouvernance dans le secteur. Aussi annonce-t-il un contrat de performance entre l’Etat et la nouvelle équipe dirigeante et la séparation des fonctions de production et de distribution de l’énergie.
Pour la pérennisation d’un tel programme énergétique au Sénégal, l’Etat compte beaucoup sur la participation des citoyens de ce pays. ‘’Pour pérenniser le programme d’investissement découlant de ces orientations politiques, la participation de tous sera nécessaire. C’est ainsi, qu’il est envisagé, en plus des efforts attendus de l’Etat et de SENELEC, une contribution de la population visant à rationaliser la subvention de l’Etat sur l’électricité qui est de l’ordre de 2% du PIB, ce qui permettra de réduire le déficit budgétaire projeté à 6% en 2012’’, a soutenu le Chef de l’Etat.
Pour Macky Sall, si le Sénégal vit une crise énergétique, c’est parce qu’il y a un équilibre précaire entre l’offre et la demande et une situation financière tendue de la SENELEC et de la SAR. Cette crise est fonction d’’’une production d’électricité très peu diversifiée et essentiellement thermique’’ qui expose le Sénégal aux aléas du prix du pétrole. D’après M. Sall, ‘’la persistance des délestages consécutifs à la vétusté des réseaux de transport et de distribution’’, le retard important ‘’dans la programmation et la réalisation efficiente des investissements’’, le taux d’électrification ‘’encore faible’’ et enfin les coûts de production très élevés ‘’qui requièrent que le gouvernement verse à SENELEC une subvention aux consommateurs, dénommée compensation tarifaire’’, sont aussi à l’origine de la crise.
Babacar DIOUF