Pour éradiquer le chômage, le Sénégal doit avoir sa propre monnaie
La monnaie est
* un intermédiaire dans les échanges de ressources qui sert de contrepartie pour prendre ce qui appartient à autrui.
* une unité de compte pour fixer la valeur de biens qui permet des échanges gagnant / gagnant.
* une réserve pour garder ou accumuler une capacité d'acquérir des biens d'autrui.
Il y a la monnaie fiduciaire (billets et pièces), scripturales (chèques, virements ou transferts électroniques) et virtuelle (bits coins par exemple).
Il n'y a pas d'économie sans monnaie et il n'y a pas d'économie forte ou prospère sans une souveraineté monétaire totale.
Le franc cfa n'est pas une monnaie sénégalaise, mais une monnaie française, il favorise, par conséquent, la prospérité de l'économie française chez nous.
La BCEAO fixe ses taux directeurs pour faciliter le remboursement des dettes publiques extérieures et limite, horriblement, les capacités de financement des banques commerciales.
Sans financement bancaire (à cause des restrictions de la banque centrale contrôlée par la France) et sans épargne publique (impossible du fait de la pénurie organisée de la monnaie), notre état ne peut payer ni les salaires de ses agents, ni financer les chantiers publics, sans l'aide au développement ou l'endettement massif vis-à-vis de l'extérieur.
L'endettement extérieur se fait au détriment de nos ressources naturelles qui servent de garanties et du pouvoir d'achat qui est plombé par la vie chère.
Pour créer des emplois, il faut créer massivement des services publics et privés.
Pour créer des services, il faut des entrepreneurs qui doivent être encadrés, financés et suivis par l'état et par les accompagnateurs privés qui forment l'écosystème entrepreneuriale.
Les investissements initiaux pour créer un environnement favorable à l'entrepreneuriat doivent être faits par l'état.
Cet état doit, pour impulser l'économie, l'accélérer ou la freiner, avoir une parfaite maîtrise sur sa monnaie qu'il ne peut déléguer ni à un état tiers comme la France ni à une organisation sous regionale comme l'Umoa.
Je ne crois ni à une monnaie communautaire, ni à une monnaie sous tutelle de la france pour développer, par le travail, le Sénégal.
En créant notre propre monnaie, nous serons forcés de faire les choses par nous mêmes et de mieux gérer nos ressources nationales, sous peine de disparaître en tant qu'état.
La monnaie, surtout, fiduciaire est un instrument pour démarrer ou redémarrer l'économie d'un pays, c'est la monnaie scripturale qui sert à développer l'économie.
En ne produisant pas assez de monnaie fiduciaire et en limitant drastiquement la circulation du peu qui est créée, la BCEAO empêche la création d'entreprises formelles et encourage le secteur informel.
Pour éradiquer le chômage au Sénégal, l'état doit, obligatoirement, battre sa propre monnaie, ce qui va l'obliger à faire davantage appel aux ressources nationales et à mieux les valoriser.
Ainsi, sachant qu'il ne pourra plus compter, principalement, que sur lui même, l'état créateur de monnaie, sera bien obligé d'encourager l'initiative privée et l'entrepreneuriat, tant public que privé, donc de booster la création d'emplois décents.
La monnaie communautaire n'est pertinente que pour des économies déjà développées pilotés par des décideurs suffisamment aguerris et sérieux.
Dans tous les cas, les avantages de la création d'une monnaie nationale sont importants pour favoriser la création massive d'emplois décents et pour faciliter l'intégration politique sous régionale.
Nos états doivent s'unir autour du travail et non autour de palabres stériles.
Arrêtons de nous mentir : le CFA n'est pas bon pour nous, car il n'est pas bon pour l'emploi et sans emplois décents serons-nous quoi d'autres sinon que des miséreux ou des mendiants ?
Tamba Danfakha
Président Coalition Priorité Emploi