Le Cadre de l’opposition compte saisir les guides religieux
Le Cadre de concertation de l’opposition n’a pas dit son dernier mot dans son combat pour la reconnaissance de son groupe parlementaire. Au cours d’une conférence de presse tenue hier à la permanence du Pds, les libéraux et leurs alliés ont annoncé leur intention de saisir les autorités religieuses tout en continuant le combat au sein de l’Assemblée nationale.
Les travaux en commission à l’Assemblée nationale se sont tenus hier sans les députés du Front de l’opposition. Après la bataille rangée de lundi dernier au sein de l’institution, le Cadre de concertation de l’opposition a opté pour une autre stratégie. Au cours d’une conférence de presse tenue hier, à la maison du Parti démocratique sénégalais, Mamadou Diop Decroix et ses camarades ont annoncé leur intention de saisir les guides religieux. ‘’Nous irons voir les khalifes généraux et le chef de l’église catholique pour attirer leur attention’’, a annoncé le leader de And Jëf/Pads. Selon ce dernier, les députés de l’opposition envisagent aussi dans un prochain délai d’organiser un séminaire du groupe. ‘’Nous allons révolutionner le fonctionnement de l’Assemblée nationale. En tant que groupe, nous allons montrer aux Sénégalais qu’il y a un groupe parlementaire qui travaille pour la défense de leurs intérêts’’, a indiqué le député.
Les députés du Cadre de concertation ont par ailleurs réaffirmé leur volonté de lutter jusqu’au bout pour la reconnaissance de leur groupe parlementaire. ‘’Nous avions promis de bloquer et de perturber le déroulement des séances, nous l’avons fait malgré notre infériorité numérique. Nous avons montré notre courage et notre démonstration à faire rétablir l’injustice’’, s’est glorifié le député Me El Hadji Diouf. Selon lui, contrairement à ce qu’a annoncé le communiqué de l’Assemblée nationale, aucun député n’a été expulsé de la salle de la tenue des travaux en commissions par les forces de l’ordre. ‘’Aucun policier ou gendarme n’a sorti un député pour mettre fin au blocage de l’institution’’, a martelé le tonitruant avocat.
Pour le député de Rewmi, Thierno Bocoum, la note de l’Assemblée nationale est révélatrice de la gêne dans le camp de la majorité. ‘’Quand ils disent que tout s’est bien passé, c’est parce qu’ils ont honte de raconter ce qui s’est réellement passé. C’est dommage qu’ils soient à ce niveau de comportement dans un pays comme le Sénégal’’, a-t-il déploré. A ses yeux, la situation qui prévaut aujourd’hui au Parlement est le résultat de la modification du règlement intérieur de l’Assemblée nationale voté à son avis dans l’unique dessein de museler l’opposition.
Pour sa part, le député Aïda Mbodj, a dénoncé l’adoption sans débat du rapport du ministre des Forces Armées. A l’en croire, c’est un acte illégal qui prouve encore une fois de plus le non-respect des règles de fonctionnement de l’Assemblée nationale. Ce cas de figure pour elle ne pouvait intervenir que si le besoin de débattre ne s’imposait pas ou lorsque tous les députés s’abstiennent (non prévue par le règlement intérieur). Par ailleurs, la maire de Bambey a déploré l’indifférence des députés de Benno Bokk Yaakaar (BBY) par rapport à l’actualité brûlante du pays.
‘’A l’heure où nous sommes, au moment où on parle de velléité du terrorisme et l’arrestation des imams dans le pays, il était opportun, en recevant le ministre des Forces Armées, de l’interpeller (sic) sur cette question qui préoccupe les Sénégalais. Personne n’a posé la question pour essayer de savoir qu’est-ce qui s’est passé, pourquoi on a arrêté les imams’’, a-t-elle déclaré. De l’avis de la présidente du Conseil départemental de Bambey, il ne faut pas accuser des personnes sans preuve parce que tout le monde combat aujourd’hui le terrorisme où parce que les sermons des personnes arrêtées ne sont pas favorables au régime. ‘’Nous avons besoin qu’on nous dise sur quelle base ces personnes ont été arrêtes’’, a déclaré la responsable libérale.
MAMADOU DIALLO