Le Sénégal invité à développer sa politique nationale Qualité
Le Sénégal doit mettre en place une infrastructure nationale Qualité pour mieux valoriser ses produits avec un large accès au marché international. C’est le plaidoyer fait hier par différents experts en qualité, à l’occasion d’un atelier de formation sur le Programme système qualité de l’Afrique de l’Ouest à l’intention des experts en communication.
Le Sénégal ne dispose toujours pas d’une politique nationale de qualité. Pire encore, le coordonnateur technique national du Programme système qualité Afrique de l’Ouest (PSQAO) constate ‘’un effritement de tout ce qui porte sur la qualité’’. Selon Aboubacry Baro qui s’exprimait hier, en marge d’un atelier de formation des experts en communication sur le PSQAO, dans les différentes structures, ‘’chacune gère la qualité à sa façon, suivant des orientations spécifiques’’. ‘’Cela nous amène à une dispersion parce qu’on n’aura pas un point en termes de dénominateur commun ou d’orientations stratégiques’’, a soutenu M. Baro.
Avec le programme système de qualité Afrique de l’Ouest financé à hauteur de 12 millions d’euros par l’Union européenne et exécuté par l’ONUDI, le Sénégal pourra mettre en place une infrastructure nationale qualité adossée à un cadre réglementaire technique national. Le PSQAO vise ‘’à instaurer une culture de la qualité au sein des entreprises et de la population’’, informe le représentant résident de l’ONUDI au Sénégal. Victor Djemba est même d’avis que cette politique nationale qualité sera profitable à tous. Cependant, Aboubacry Baro décèle beaucoup de manquements qu’il conviendra de relever pour la mise en place de cette infrastructure de qualité. Parmi ces maillons faibles de la chaîne, il liste l’absence ‘’d’étalons nationaux raccordés au système international d’unité’’. Ce qui fait que, dit-il, toutes les ‘’entreprises qui ont cette exigence sont obligés de se faire étalonner par des laboratoires étrangers’’.
‘’C’est des surcoûts, une perte de temps. A ce niveau, on a pu aider à mettre en place un laboratoire d’étalonnage national domicilié à l’ITA sur les grandeurs masses uniquement’’, ajoute-t-il. L’autre problème lié à la mise en place de l’infrastructure nationale qualité est l’absence d’un dispositif réglementaire. D’après Aboubacry Baro, les textes sur le contrôle alimentaire et ceux sur la métrologie datent tous de 1960. ‘’Ces textes sont désuets. Il faudrait les actualiser pour préserver davantage la santé des populations et préserver notre économie. Il faut y travailler.’’
Exigence sur la norme
Par ailleurs, le Sénégal doit aller vers une normalisation de tous ses produits, conseille la responsable Division agroalimentaire ASN. Pour Mame Sine Mbodj, celle-ci est essentielle pour le développement économique de son commerce, car dit-elle, ‘’la norme apporte énormément de chose en termes d’accès aux marchés mais aussi à la protection des consommateurs’’. Avec une normalisation, le consommateur est capable de savoir ce qu’il mange. Ce qui, aujourd’hui, constitue une exigence à tout fabricant qui met sur le marché un produit, rappelle Mme Mbodj. Il s’y ajoute qu’avec cette politique de normalisation, le consommateur a la possibilité de savoir l’origine de l’aliment, quelles sont les conditions de production. Et c’est sur l’étiquetage que sont inscrites toutes les informations relatives au mode d’utilisation et de conservation du produit, sa durée de vie…
ALIOU NGAMBY NDIAYE