Deux ans dont six mois ferme. C’est la peine requise hier, par le Parquet, contre Momar Kâ dit Atta. Le célèbre manager comparaissait devant le tribunal des flagrants délits de Dakar pour escroquerie portant sur 20 millions de francs Cfa.

Momar Kâ dit Atta a été relaxé dans le procès Luc Nicolaï/ Eumeu. Il risque cette fois-ci deux ans de prison dont six mois ferme, si le tribunal suit le réquisitoire du substitut du procureur Omar Seydou Diallo. Il sera édifié sur son sort le 27 août prochain, date du délibéré. En attendant, l’ex-secrétaire général de l’écurie Bul Faale, en prison depuis le 8 août dernier, continue de contester les faits d’escroquerie qui l’ont conduit hier à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar.

Très relax et parlant avec assurance, Atta a affirmé hier qu’il n’a pas escroqué l’émigré Cheikh Diop. ''Nous étions partenaires pour la gérance de cinq stations que Shell m’avait attribuées fin 2008, du fait que j’ai été le meilleur gérant depuis 2000'', a expliqué Atta. Faisant la genèse de ce partenariat, le prévenu a soutenu qu’il était en collaboration avec Shell qui l’avait accompagné pour une valeur de 26 millions Cfa. Mais, poursuit-il, ''Après quelques mois de gestion, Shell a récupéré le fonds de roulement’’. C’est après le retrait de Shell que le partenariat entre les deux parties a débuté.

''J’ai perdu 157 millions''

Selon Lamine Diaw représentant Cheikh Diop, '''Atta lui a demandé de se lancer dans la gérance des stations d’essence, parce que c’était rentable. C’est pourquoi, poursuit-il, Cheikh Diop devant rentrer d’Italie lui a versé 20 millions de Cfa''. Le représentant de la partie civile d’ajouter : ''Atta s’est engagé à lui verser annuellement 4 millions et il lui a promis qu’il pouvait récupérer les 20 millions dans un délai de six mois''. ''Les 20 millions qu’il m’a remis, c’était pour participer à l’investissement'', a précisé Atta. Selon l'ex-dirigeant de Bul Faale ''le projet a fait faillite''. Pour se justifier, le prévenu a évoqué les inondations ayant frappé la banlieue dakaroise, à l'époque en 2009. ''Je n’ai pas pu sauver un seul franc dans ces stations. Je n’ai même pas pu payer les fournisseurs'', a-t-il ajouté. Mieux, il a soutenu avoir perdu ''10 fois plus que la partie civile''. ''J’ai perdu 157 millions'', dira-t-il. Le prévenu d’ajouter que contrairement à leur protocole d’accord, Cheikh Diop lui a adressé une correspondance, en mars dernier, pour lui réclamer son argent dans un délai d’une semaine.

Cet argumentaire n'a pas rencontré l'assentiment de l’avocat de la partie civile qui l'a fait comprendre. ''Comme mon client est un analphabète, il s’est dit : voici un pigeon à plumer'', a fulminé Me Khalilou Sèye qui réclame la somme de 40 millions de francs Cfa au titre de dommages et intérêts. Un montant jugé exagéré par la défense qui estime que ''la partie civile veut faire de la loterie’’. Pour les conseils de Atta, il n’y a pas d’escroquerie, car il s’agit d’une affaire commerciale. C’est pourquoi Mes Mbaye Sall, Boubacar Dramé et Abdou Aziz Ndiaye ont demandé au tribunal de relaxer Atta ou de se déclarer incompétent.

FATOU SY