Des militants dénoncent une «récupération politique»
La 2e édition de l'Université d’hivernage organisée ce week-end à Mbodiène (département de Mbour) a permis à l’Alliance pour la République (APR) de sortir de la léthargie dans laquelle elle était plongée depuis la fin des élections législatives.
Le chapiteau érigé dans l’enceinte de l’hôtel où se tenait la rencontre était trop petit pour recevoir tous les militants «apéristes» venus des «45 départements du pays». Les ministres APR étaient presque tous présents. Certains, comme Benoît Sambou, sont venus en grande compagnie militante. De quoi révulser un membre de la COJER, furieux. «Les ministres n’ont rien à faire ici. Ils font de la récupération». Ce dernier n’a pas apprécié «l’invasion» des autorités de la République au détriment des délégués de la COJER qui avaient du mal à trouver un siège. «C’est une rencontre des jeunes ; elles (les autorités) cherchent à se faire voir par le président», ajoute un autre militant.
Il est 11h00. Le maître de cérémonie annonce l’arrivée du président de la République. Flanqué du Premier ministre, Abdoul Mbaye, de son directeur de cabinet, Mor Ngom, du ministre d’Etat, Mbaye Ndiaye, Macky Sall, après une petite visite dans les stands où étaient exposées les photos des directions chargées de l’emploi des jeunes, déboule dans le chapiteau sous les applaudissements du public. Vêtu d’un Lacoste marron sous un blouson beige, il paraît décontracté dans cette ambiance festive. Les dithyrambes des griottes qui se mêlent aux sons des tam-tams ont même fait perdre son latin à Thérèse Diouf, directrice de la Case des tout-petits. Qui promet de réélire son leader en...2012. Mais elle est vite rectifiée par Macky Sall qui lui rappelle qu’il s’agit de 2017.
Devant le pupitre, le chef de l'Etat n’a pu résister aux chansons guerrières des Sérères entonnées dans la salle. «Sa mathiathia», reprend-il. Après son allocution, il prend congé de ses hôtes pour se rendre à Touba. Les travaux sont ensuite suspendus pour «5 minutes» qui se transforment en une éternité. Pour accéder au «chef», les militants désertent le chapiteau. De fait, le panel à la suite de la cérémonie d’ouverture démarre avec un public clairsemé. Un comportement que le ministre Abdou Latif Coulibaly, un des panélistes, n’a pas manqué de déplorer. «La bonne gouvernance commence d’abord par la ponctualité. Vous ne pouvez pas annoncer 300 personnes, et vous retrouver ensuite avec100 personnes. Il y a problème», peste-t-il. «L’organisation de cette université ne s’est pas tenue de manière optimale, et voilà la conséquence.» ajoute-t-il.
DAOUDA GBAYA
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