Babacar Carlos Mbaye, les qualités d’un bon fonctionnaire
"Leçons des serviteurs de l'État’’ est le titre du nouveau livre de l'ancien ambassadeur Babacar Carlos Mbaye. Dans cet ouvrage, présenté ce week-end au grand public, l'auteur met en valeur l'amour, le dévouement et l'engagement que le fonctionnaire de l'État doit avoir pour son métier, l'expression de l’amour de son pays.
Après avoir passé plus de 30 ans au service de l'État, l'ancien ambassadeur Babacar Carlos Mbaye a écrit un livre sur les bonnes attitudes et bons comportements que doivent avoir les fonctionnaires de l'État. Dans cet ouvrage intitulé ‘’Leçons des serviteurs de l’État", l'auteur essaie d’exalter l'importance de l'amour de son métier, qui est le reflet de l'amour de son pays. "C’est un contrat qui lie le fonctionnaire à l’État. Il lui revient de bien le servir. C'est-à-dire, de bien connaître son métier, d’avoir l'expertise qu’il faut, la technicité. Celles-ci sont indispensables, mais ne suffisent pas", a indiqué Babacar Carlos Mbaye.
En plus de cela, a-t-il souligné, un fonctionnaire de l'État doit avoir un engagement, un dévouement à la fonction et une loyauté à l'État. Il doit également "faire le mieux possible le travail qu'on lui a confié. Il doit veiller à ne rien devoir à l’État, car on le paie chaque mois avec un horaire bien déterminé’’.
En effet, a-t-il expliqué, ‘’il ne s’agit pas de venir à l’heure et de rester jusqu’au départ, mais il faut se donner les moyens de produire quelque chose dans le respect des dispositions contractuelles avec son employeur".
En outre, Babacar Carlos Mbaye a fait savoir que "quand on est dans une équipe, il faut veiller à stimuler les collègues pour qu'ils essaient de copier sur vous (fonctionnaire), la manière dont vous travaillez qui est de l’émulation pour que le travail se fasse bien".
"Quant aux compatriotes qui viennent de faire le choix d’entrer dans la Fonction publique de notre pays, je leur dédie 'Leçons des serviteurs de l’État' en nourrissant l’espoir que la lecture des principes et valeurs qui y sont mis en exergue les encouragera à viser l’excellence en permanence".
Comment faire marcher la CEDEAO
En tant qu’ancien fonctionnaire de l'État (ambassadeur), Babacar Carlos Mbaye a été interpellé sur la situation actuelle de la CEDEAO. "C'est dommage ce qui se passe actuellement au sein de la CEDEAO. Tout est loin d’être parfait. Il faut sortir de la crise actuelle. Je crois que les chefs d’État vont y travailler incessamment, mais la bonne marche de la CEDEAO, contrairement à ce qu’on pense, ne dépend pas exclusivement des acteurs politiques", a-t-il analysé. D'après l'ancien diplomate, "il y a des acteurs non étatiques de l’intégration qui ont un point de vue qui n'est pas encore très bien perçu et ont une responsabilité dans la bonne marche de l’intégration. Parce que, dit-il, il y a des choses qu’il leur faut revendiquer et essayer de mettre en œuvre. Les opérateurs économiques, les organisations de la société civile, dont les syndicats, les travailleurs, les mouvements de jeunes, il y a des espaces d’évolution qui sont là et que ces organisations n’occupent pas assez".
Il est d'avis que "si ces espaces étaient assez occupés et si ces organisations revendiquaient assez par rapport à l’écoute qui doit leur être reportée, les choses seraient peut-être allées un peu mieux". Babacar Carlos Mbaye a souligné qu'il ne fait pas partie de ceux qui disent que la CEDEAO ne marche pas, il faut la jeter. Ça ne marche pas comme on veut, mais ça peut marcher. Il y a des pistes qu’il faut restaurer pour que ça devienne l’instrument efficace dont nous rêvons’’.
FATIMA ZAHRA DIALLO