Barthélemy Dias conteste le vote et annonce une proposition de loi sur le 3e mandat
Le député-maire Barthélemy Dias conteste avec véhémence le déroulement du vote du président de l’Assemblée nationale à l’issu duquel Amadou Dame Diop a été élu. Estimant que Macky Sall veut être candidat à la prochaine élection présidentielle, il annonce une proposition de loi pour régler la question du troisième mandat.
Hier, avant de se rendre à l’Assemblée nationale pour la suite de l’installation du bureau de la 14e législature, le député-maire Barthélemy Dias a fait une déclaration pour contester le déroulement du vote du président de l’Assemblée nationale qui s'est tenu avant-hier. Le candidat déçu, qui crie au vol, estime que son nom a été omis sur les bulletins de vote. Fou de rage, il s’en est pris à tout le monde : des membres de BBY à certains membres de l’opposition, en passant par la presse et la gendarmerie.
‘’Il faut qu’on respecte les textes et les lois en vigueur dans ce pays. Il y avait le nom de tous les candidats sur les bulletins de vote sauf le mien. Les huissiers, en complicité avec le secrétaire général, ont mis les bulletins dans des enveloppes et ont commencé à les distribuer, avant même l’arrivée de la présidente de la séance. Par la suite, j’ai tranquillement interpellé la présidente de la séance... Une opposition, on la reconnait par sa posture, son discours et son attitude. Je ne suis pas allé à l’Assemblée nationale pour une histoire de poste, mais pour représenter le peuple’’, a-t-il déclaré.
De plus, il estime que l’on doit utiliser des bulletins en couleurs au lieu d'écrire les noms des candidats.
Ainsi, Barthélemy Dias, qui n’a pas fait son mea culpa, a soutenu que personne n’a de leçon à lui donner. Par rapport à l’intervention des forces de l’ordre lors du vote pour le perchoir, M. Dias a persiflé : ‘’A partir de maintenant, l’Assemblée nationale n’a plus 165 députés, mais 166 députés. C’est la gendarmerie nationale qui est le 166e député.’’ Il poursuit en ces termes : ‘’Nous ne sommes que 56 députés et vous (BBY) 82 députés. Mais vous ne comptez que sur la gendarmerie’’, dit-il. ‘’Macky Sall, tant que ta marionnette que tu as mise à l’Assemblée nationale en tant que 166e député (gendarmerie) est présente, tu peux continuer à violer les lois et les textes en vigueur dans ce pays’’, a-t-il ajouté, invitant les partenaires du Sénégal à constater qu’ici ‘’il y a autre chose qu’une démocratie’’.
Toutefois, il entend se montrer ferme. ‘’Mais si Macky Sall veut faire passer une loi qui protège les homosexuels, nous nous opposerons de toutes nos forces. Nous ferons de même lorsqu’il s’agira d’une loi qui aura un impact sur la cherté de la vie des populations ou qui permettrait de piller nos ressources halieutiques. Nous considérons que nous sommes majoritaires. Et nous ne laisserons pas les membres de BBY faire ce qu’ils veulent. Ils trouveront sur leur chemin Guy Marius Sagna, Barthélemy Dias, etc.’’, prévient-il.
Ainsi, il annonce qu’après le Magal de Touba, Yewwi Askan Wi compte initier une proposition de loi. Celle-ci devra ‘’définitivement régler la question du troisième mandat. Parce que c’est la cause de tout ce qui se passe’’.
Birame Souleye, la clé du consensus Dans ce climat belliqueux imposé à l’Assemblée nationale par des députés de tous bords hostiles à toute discipline comme Abass Fall, Barthélemy Dias, Farba Ngom et une jeune dame du nom de Mbergane, il faut noter qu’il y a des représentants du peuple qui essaient tout le temps de se placer au-dessus de la mêlée. Malgré les contradictions, ils ont jusque-là essayé de régler leurs différends par le dialogue. Parmi eux, il y a Oumar Youm de Benno Bokk Yaakaar, Mamadou Lamine Thiam de Wallu, mais surtout Birame Souleye Diop de Yewwi Askan Wi. Ce dernier essaie toujours de prendre de la hauteur et de faire bouger les lignes quand elles sont figées. Visiblement, ses efforts sont souvent entravés par la présence de certaines fortes têtes comme le maire de Dakar, Guy Marius Sagna et Abass Fall qui jouent toujours aux trouble-fêtes et qui peuvent être rangés dans la même catégorie qu’un Farba Ngom. Contrairement à ces pyromanes, Birame Souleye Diop sait avoir des désaccords avec les députés de la majorité. Mais jusque-là, il les exprime avec pertinence et éloquence, en vue de convaincre son auditoire. C’est sans doute l’un des coups de cœur qui auront le plus marqué ce début de législature. Prolongation de la journée du lundi Comme annoncé ci-contre, c’est Guy Marius Sagna qui a lancé les hostilités. Selon lui, cette Assemblée nationale ne sera pas comme les précédentes où la majorité présidentielle faisait la pluie et le beau temps. ‘’Ici, il n’y a plus cette majorité mécanique qui fait ce qu’elle veut. Maintenant, il y a un équilibre. Vous proférez des insultes, nous aussi allons vous insulter. Si vous nous menacez physiquement, nous n’allons pas croiser les bras. C’est à nous de décider de la réponse appropriée à apporter à chaque situation. Si les gendarmes peuvent entrer ici tous les jours, on va voir’’, a-t-il fulminé non sans remettre en cause à nouveau la présence des ministres députés. Pour Abdou Mbow, toutes ces diatribes ne sont que de tentatives désespérées de corriger les erreurs de la veille. ‘’Certaines personnes, raille-t-il, veulent justifier leur bêtise. La vérité est que vous avez un sérieux problème de vous mettre d’accord sur certains points, parce que vous n’avez pas la même vision. Vous vous êtes rencontrés par accident. Je pense qu’il faut revenir à la raison. Ici, c’est un lieu d’expression démocratique ; personne ne peut empêcher le vote…’’. |
B. SY SEYE & M. AMAR