Un référendum sur l’avenir du Sénégal
D'un côté, Bassirou Diomaye Faye a présenté un programme audacieux de réformes et de changements, promettant une ère de prospérité renouvelée, de justice sociale et d’innovations. De l’autre, Amadou Ba a défendu une approche de gouvernance axée sur la continuité, la stabilité économique et l’expérience politique, visant à sécuriser les acquis tout en progressant prudemment vers l'avenir.
L’élection présidentielle du 24 mars 2024 n’était pas simplement un exercice de démocratie, elle s’est transformée en un véritable référendum entre deux candidats distincts pour l’avenir du Sénégal, incarnés par Bassirou Diomaye Faye et Amadou Ba. La bipolarisation de l'espace public autour de ces deux figures a mis en évidence les lignes de fracture idéologiques et politiques traversant la société sénégalaise. Depuis 2021 avec l’affaire Adji Sarr, la société est plongée dans un esprit manichéen entre pro et anti Macky Sall, accentuant la division entre le régime et une partie de l’opposition.
Dans ce scrutin, les autres candidats (Khalifa Sall, Idrissa Seck, Anta Babacar Ngom ou Pape Djibril Fall) ont été presque inexistants dans ce scrutin. Pratiquement, dans tous les centres, c’est Bassirou Diomaye Faye et Amadou Ba qui caracolent en tête, et de loin. Ces tendances s'expliquent par plusieurs facteurs : un héritage du président Macky Sall en 12 ans de pouvoir et une volonté profonde de changement incarné par Ousmane Sonko et Cie.
Les débats intenses et parfois acrimonieux entre les partisans des deux camps ont occupé l'espace public, des médias sociaux aux places de marché, témoignant de l'importance cruciale de ce scrutin pour les citoyens.
Toutefois, cette élection, au-delà de son résultat, a mis en lumière le besoin urgent de dialogue et de réconciliation nationale.
AMADOU CAMARA GUEYE