‘’Le vaccin n’a été à l’origine d’aucun effet secondaire grave’’
Venu se faire vacciner hier au cours du lancement de la campagne de vaccination anti-Covid, le professeur Moussa Seydi a donné des assurances par rapport à l’efficacité, la tolérance et la qualité du vaccin chinois Sinopharm.
‘’Le vaccin Sinopharm est bien toléré. Il est efficace contre les formes sévères dans 100 % des cas, 28 jours au plus tard après la seconde dose’’. C’est l’assurance donnée hier par le chef du Service des maladies infectieuses de Fann. Pour le professeur Moussa Seydi, il est important que cela soit clarifié. ‘’Si je n’étais pas convaincu de mon discours, je ne serais pas venu me faire vacciner. Ce qui est important dans certaines situations, ce sont les faits scientifiques et ce que l’on constate sur le terrain. Les publications ont montré que c’est efficace contre les formes graves. Dans 100 % des cas, 28 jours au plus tard après la seconde dose, dans 79 % contre toutes formes confondues. Le vaccin n’a été à l’origine d’aucun effet secondaire grave. Là aussi, c’est un fait scientifique. C’est ça les faits et personne n’a démontré le contraire’’, soutient le Pr. Seydi.
‘’Maintenant, poursuit-il, dans la pratique, chaque pays doit surveiller sa vaccination. Une surveillance qui permettra de juger, en l’occurrence au Sénégal, de l’efficacité et de la tolérance’’. ‘’Cela permettra aussi de procéder à des comparaisons avec les autres pays, au plan des résultats obtenus. Il y a des comités qui sont structurés pour s’occuper de cela’’, a ajouté, le professeur.
Selon lui, la réduction des taux de contamination ne sera pas pour tout de suite. Il faut qu’on atteigne une proportion importante de personnes vaccinées. Si on vaccine à plus de 60-70 %, on peut obtenir de bons résultats. C’est le cas des pays qui ont vacciné massivement, a indiqué le Pr. Seydi. Prenant l’exemple d’Israël, il affirme que chaque jour, ils ont des résultats extraordinaires.
Réduction des variants
L’autre effet de la vaccination en masse, c’est la réduction des variants : ‘’Parce que quand vous avez des anticorps qui vous protègent, le virus ne peut plus entrer dans la cellule. S’il n’entre pas dans la cellule, il ne peut pas se répliquer. S’il ne se réplique pas, il n’y a pas de mutation, donc pas de variant’’, a expliqué l’infectiologue. A son avis, il faut se vacciner, parce que le vaccin protège, alors que la maladie tue. De plus, le vaccin est bien toléré.
‘’Deux cents millions de doses sont distribuées dans le monde et il n’y a aucun décès formellement lié aux vaccins. Des coïncidences peuvent exister, mais si la vaccination était mal tolérée, ça ce serait su… Le vaccin que l’on prend ici s’est fait avec un virus qui est inactivé, qui n’est pas capable de se répliquer dans l’organisme et amener des dégâts. Il est efficace. En Israël, ils ont pu réduire les hospitalisations des sujets âgés de plus de 58 %, après avoir vacciné 80 % des sujets âgés de plus de 60 ans. Ils ont réduit 44 % des hospitalisations tous âges confondus, après avoir vacciné 45 % de la population, rapporte-t-il.
Par ailleurs, le professeur Moussa Seydi précise que les différents vaccins sont efficaces à divers niveaux. Par exemple, dit-il, le vaccin Moderna et le vaccin Pfizer sont plus efficaces que le vaccin chinois sur les formes symptomatiques : 94 % à 95 % d’efficacité contre 79 % pour le Sinopharm. ‘’Mais le vaccin chinois nous permet d’éviter surtout les formes graves dans 100 % des cas. C’est important de lutter d’abord contre les décès ; le reste pourra suivre après’’.
Le professeur invite, par ailleurs, les jeunes moins exposés à la maladie à se vacciner, évoquant l’effet de groupe : ‘’Vous êtes jeunes, vous pouvez ne pas vous vacciner. Mais le virus peut passer par vous pour atteindre quelqu’un d’autre et le tuer. Ne vous dites pas : la maladie n’est pas dangereuse pour moi, donc je ne me vaccine pas. C’est important parce que cela réduit le risque de survenue de variants.’’
La vaccination, c’est le cœur de la prévention : ‘’Seule la prévention nous permettra de revenir à une vie normale’’, a conclu le Pr. Seydi.
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LANCEMENT DE LA CAMPAGNE DE VACCINATION
Abdoulaye Diouf Sarr montre l’exemple
Premier Sénégalais à être vacciné, le ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr a balisé hier le chemin aux cibles prioritaires.
En temps de guerre, le chef de famille sort en premier pour affronter les adversaires. C’est cet acte que le ministre de la Santé et de l’Action sociale a posé. Il a été le premier Sénégalais à se faire vacciner hier, à la faveur du lancement de la campagne de vaccination contre la Covid-19 au Sénégal. Un acte pour convaincre la population de l’efficacité du vaccin, notamment auprès des plus sceptiques.
A la suite du ministre Abdoulaye Diouf Sarr, plusieurs autres personnalités, leaders d’opinion, personnel soignant et divers anonymes faisant partie des cibles prioritaires et vivant avec des comorbidités ont sacrifié à l’exercice. Le Sénégal, aujourd’hui, fait partie des 7 pays parmi les 54 Etats du continent africain à avoir démarré la vaccination contre la Covid-19.
Selon Abdoulaye Diouf Sarr, au-delà de cette cible prioritaire, le président de la République est en train de finaliser la relation commerciale avec la Russie pour nous permettre prochainement de disposer du vaccin Spoutnik V. ‘’Dans le courant du mois de mars, le Sénégal recevra aussi son premier lot de l’Initiative Covax. Nous allons donc poursuivre pour que tous les Sénégalais qui doivent être vaccinés le soient. Le chef de l’Etat, dans sa générosité, mais en africaniste convaincu, a estimé important de faire jouer la solidarité. C’est pourquoi 10 % de notre lot, soit 200 mille doses, a été remis à la Gambie et à la Guinée-Bissau. Solidarité oui, parce que nous sommes dans un environnement où nos pays sont liés par la géographie et l’histoire’’, a dit le ministre.
Selon Abdoulaye Diouf Sarr, nous pouvions, comme beaucoup de pays, attendre l’Initiative Covax pour recevoir notre part et démarrer notre vaccination. Mais ‘’la vision du chef de l’Etat et son ambition pour le pays lui ont dicté cette clairvoyance’’ de démarrer avec les ressources nationales, dans le cadre d’une initiative propre. ‘’C’est ce qui nous a permis d’acquérir 200 mille doses de Sinopharm. L’élément essentiel demandé par le chef de l’Etat, c’est le respect fondamental de deux principes. Il s’agit de l’équité et de la transparence. C’est le principe d’équité qui nous a permis, aujourd’hui, d’être présent dans les 14 régions du Sénégal. La transparence, c’est important, parce qu’il faut absolument respecter la cible prioritaire’’, a-t-il précisé.
Une Commission nationale de suivi et de contrôle de la vaccination a été mise en place au ministère. Au niveau territorial, les gouverneurs prendront toutes les dispositions pour être en phase avec le principe de transparence. Celui qui vise les cibles prioritaires. Il a rappelé que le respect des mesures barrières, combiné à une politique de vaccination volontariste doivent permettre d’interrompre la chaîne de transmission.
Pour le chef du Service d’urologie de l’hôpital Idrissa Pouye de Grand-Yoff, le professeur Maguèye Guèye, nous sommes en situation de guerre et quand on parle de guerre, ce sont les soldats qui sont en première ligne. Selon lui, ils doivent être les premiers pour montrer aux autres ce qu’il faut faire. C’est cela, dit-il, qui va permettre de lever les doutes dans l’esprit des communautés.
La perspective d’un ‘’passeport vaccinal’’ pour les voyages
A l’attention de ceux qui doutent de l’efficacité du vaccin, il rappelle que l’histoire de la vaccination au Sénégal date de très longtemps. Des générations ont été vaccinées contre différents virus. Et d’ajouter : ‘’La stratégie de vaccination est une composante essentielle de la stratégie globale de riposte contre cette pandémie. J’estime que très bientôt, on va ré-ouvrir toutes les frontières, tous les avions vont recommencer à voler, tous les pèlerinages aux Lieux saints de la chrétienté comme à La Mecque vont reprendre. Mais à une seule condition : il faut présenter un passeport vaccinal’’, précise le Pr. Guèye.
Pour lui, cette carte anti-Covid, quiconque ne l’aura pas bientôt, ne pourra pas voyager et être accueilli dans d’autres pays. ‘’Nous sommes venus nous vacciner et nous pensons que les populations devraient le faire. Les médecins, les soignants en général sont ceux par lesquels Dieu fait passer la santé des populations. Elles nous font confiance pour leurs soins ; elles doivent aussi nous faire confiance quand nous leur demandons de se faire vacciner’’, a-t-il souligné.
REACTIONS... ABBE GERARD DIENE, VICAIRE GENERAL DE L’ARCHIDIOCESE DE DAKAR ‘’Je demande à tous ceux qui le peuvent d’aller se faire vacciner’’ ‘’Il y a eu un passé pour ce virus. Il nous a tous déstabilisés. Mais c’est ce virus qui a aussi mobilisé des hommes et des femmes pour le combattre. Je voudrais tout d’abord avoir un sentiment de gratitude pour toutes ces femmes, pour tous ces hommes dans mon pays et ailleurs qui se sont investis pour combattre la pandémie du coronavirus. Une mention spéciale à tout le personnel de santé ainsi qu’à toutes les structures communautaires qui se sont investis dans ce combat. Le vaccin a été un grand espoir pour combattre ce virus. Ce vaccin a été appelé par tout le monde pour pouvoir combattre le coronavirus. Je demande à tous ceux qui le peuvent d’aller se faire vacciner, de faire confiance. Je rappelle que l’Eglise du Sénégal s’est investie très tôt pour combattre le virus. Que de personnalités de l’Eglise universelle, ainsi que des organisations de cette même Eglise ont lancé un appel vibrant pour que le vaccin soit accessible à tout le monde, notamment aux populations les plus fragiles. Je rejoins cet espoir et je prie pour tout ce que nous attendons de ce vaccin puisse être possible, afin que ce virus soit vaincu à jamais. Je demande à tous les Sénégalais de continuer à prier, mais aussi à emprunter les moyens mis à notre disposition, notamment le vaccin, pour pouvoir vaincre cette pandémie. Nous devons continuer à sensibiliser, informer, utiliser tout ce qui est disponible pédagogiquement pour pouvoir convaincre les uns et les autres. Vous savez, c’est relativement nouveau, c’est un peu normal que certains résistent. Mais je pense qu’avec la sensibilisation, avec les gestes forts posés par les uns et les autres, on arrivera à avancer ensemble. Il faudra que nous ayons cette volonté d’avancer ensemble, d’écouter ceux qui hésitent et de continuer à sensibiliser et à informer.’’ EL HADJ MANSOUR MBAYE, PRESIDENT DES COMMUNICATEURS TRADITIONNELS ‘’Il faut se faire vacciner comme El Hadj Malick Sy l’avait fait à Saint-Louis, à l’époque’’ ‘’Nous avons vu les professeurs en médecine se faire vacciner. Le ministre de la Santé et tous ceux qui s’activent dans ce domaine ont fait d’énormes efforts, depuis le début de cette pandémie. En tant que président des communicateurs traditionnels, j’appelle tous les communicateurs à se faire vacciner et de sensibiliser la population par rapport à la vaccination contre la Covid-19. Il faut se faire vacciner comme El Hadj Malick Sy l’avait fait à Saint-Louis, à l’époque. Il faut que la population aille se faire vacciner ; c’est pour le bien de tout le monde. Seul le vaccin peut éradiquer cette maladie.’’ PR. ANTA TALL DIA, PRESIDENTE DU COMITE CONSULTATIF POUR LA VACCINATION ET LES VACCINS AU SENEGAL ‘’Si nous arrivons à avoir 80 % de taux de couverture vaccinale, nous allons rompre la chaine de transmission’’ ‘’Je félicite d’abord le chef de l’Etat qui a pu acquérir ces doses de vaccin. Actuellement, la vaccination, c’est la denrée la plus recherchée de par le monde. Grâce à sa diplomatie, le chef de l’Etat a pu acquérir ces doses. En plus, il y a fait preuve de générosité, en le partageant avec les voisins de la sous-région. En attendant que l’Initiative Covax, qui est aussi un élan de solidarité, puisse recevoir des vaccins. Nous voulons, d’ici 2022, que 80 % de la population soient couvertes par cette vaccination. Ce qui nous permettra d’atteindre une immunité collective qui va permettre de nous protéger contre la Covid-19. Si nous arrivons à avoir 80 % de taux de couverture vaccinale, nous allons rompre la chaine de transmission. Parce qu’au fur et à mesure, les vaccins seront adaptés aux variants qui apparaissent. Nous avons bon espoir que, d’ici 2022, cette maladie sera derrière nous.’’ BAYE OUMAR GUEYE, PRESIDENT DE L’ASSOCIATION DES DIABETIQUES ‘’Nous avons perdu plusieurs malades diabètes dans la lutte contre la Covid-19’’ ‘’Je me réjouis du travail qui a été fait par les autorités médicales qui ont validé ces doses de vaccin après recherches, après examens et plusieurs hypothèses, pour arriver à ce stade de la lutte contre la Covid-19. De ce point de vue, c’est l’occasion de leur rendre un bel hommage à travers le travail qui a été effectué. Le deuxième élément, c’est le contexte d’urgence qui suppose une solution d’urgence. C’est dans ce cadre qu’il faut placer la vaccination de ce matin. Le troisième facteur, c’est le ciblage, le fait d’avoir dans le premier lot des gens qui ont des comorbidités. Cela constitue un élément d’égalité, d’équité, mais aussi une manière de montrer que l’Etat est là pour protéger les couches vulnérables. Les statistiques ont montré que le diabète est la maladie la plus exposée par rapport à cette pandémie. Nous avons perdu plusieurs malades diabètes dans la lutte contre la Covid-19. C’est l’occasion de rendre hommage aux autorités qui ont choisi de vacciner en premier lieu les personnes souffrant de pathologiques chroniques. Je lance un appel à tous les diabétiques de venir se faire vacciner, parce que le vaccin a été validé par les scientifiques et ne présente aucun risque. C’est juste un élément préventif.’’ OUSMANE NDOYE, MAIRE GUEULE-TAPEE- FASS - COLOBANE ‘’Les maires sont soulagés, car nous n’avons pas les moyens…’’ ‘’C’est une journée historique, car c’est la première fois qu’on lance la campagne de vaccination au Sénégal. Sept pays africains sur les 54 ont déjà lancé la vaccination. Ce qui est une satisfaction, une fierté en tant que Sénégalais. Mais ensuite soulagé en me disant que finalement, on va y arriver. C’est un combat extrêmement dur, contre un adversaire invisible, incolore, inodore, qu’il faut combattre juste en respectant les mesures barrières. Nous invitons les populations à y aller, en ne lâchant pas prise, même avec ce vaccin. Je pense qu’il faut que tout le monde se serre les coudes et que l’on respecte les gestes barrières. Quand les vaccins vont arriver, que tout le monde se vaccine. C’est un appel que je lance à toutes les populations, en disant que c’est le moment où jamais. L’État central prend en charge l’achat des vaccins. Donc, vraiment, je dirais que les maires sont soulagés, car nous n’avons pas les moyens, d’ailleurs. On n’aurait jamais pu le faire. Cet adversaire est coriace. Je pense qu’il n’y a pas cinquante solutions. La seule solution, c’est le vaccin. Je me suis offert pour qu’on dise : voilà un monsieur qui a osé le faire. Si je le fais, il y a une raison de le faire, parce que je n’ai pas envie de mourir. C’est normal qu’il y ait toujours les gens derrière pour essayer de dissuader les autres à ne pas se faire vacciner. Ainsi va le monde. Je pense profondément que la science a raison et continuera à avoir raison. Je me suis vacciné et ceux qui n’y croient pas, je leur lance un appel.’’ ME AÏSSATA TALL SALL, MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES ‘’Le président a décidé d’offrir 20 000 doses à la Gambie et à la Guinée-Bissau’’ ‘’C’est la volonté du président de la République qui vient d’être concrétisée ce matin. Le chef de l’Etat ne s’arrête pas au peuple sénégalais. Avant-hier, il a décidé d’offrir 20 000 doses de vaccin à la Gambie et à la Guinée-Bissau. Chaque pays recevra 10 000 doses de vaccin. C’est un acte volontaire du Sénégal. Ainsi, le président Macky Sall manifeste sa solidarité à ses voisins immédiats. En tant que président qui doit être à la tête de l’Union africaine dans un an, je pense que c’est un geste noble. Il faut rappeler que cette maladie nous est commune et que c’est ensemble que nous devons faire face. Je demande aux Sénégalais, dans la discipline, dans l’acceptation, d’aller se faire vacciner, parce que seule la science peut combattre la maladie. Le Sénégal a plus de 70 ans de pratique vaccinale. On ne nous apprend pas les bienfaits vaccinaux, surtout nous les femmes qui avons porté des enfants. Nous savons ce que le vaccin apporte en termes de santé et de sécurité par rapport aux épidémies.’’ |
VIVIANE DIATTA