Les pistes de solution du ministre Dame Diop

Pour réussir la promotion du potentiel socioéconomique des femmes, le ministre Dame Diop a livré sa recette secrète.
Hier, en marge de la célébration de la Journée de la femme au lycée Limamou Laye de Guédiawaye, le ministre de l’Emploi, de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Insertion a confié que le genre est au cœur des préoccupations et de l’agenda du travail décent de l’Organisation internationale du travail (OIT). L’objectif est que chaque femme et chaque homme puissent accéder à un travail décent et productif, dans des conditions de liberté, d'équité, de sécurité et de dignité. Cet agenda, selon Dame Diop, doit permettre que tous les travailleurs, autant les femmes que les hommes, aient accès à des emplois et des revenus plus décents. Un vrai travail décent n'est possible que dans une société dans laquelle le marché du travail peut offrir aux différents groupes sociaux, indépendamment de leurs attributs personnels (qu'ils soient biologiques, sociaux, religieux, physiques ou politiques), l'égalité des chances et un revenu équitable.
Cependant, poursuit-il, les barrières sociales et les discriminations persistent à divers degrés, dans tous les pays, en raison des normes sociales relatives aux rôles respectifs des hommes et des femmes, lesquelles n'évoluent que très lentement. Une formation professionnelle de qualité équitablement accessible, pense-t-il, peut être une réponse pertinente aux barrières sociales et discriminations qui gangrènent le monde.
Le Sénégal, d’après le ministre, a pris des mesures spécifiques pour l'application effective des dispositions pertinentes qui garantissent un égal accès des hommes et des femmes dans les instances et processus de prise de décision. ‘’Le Sénégal ne fait pas exception à la règle en matière de disparités d'accès à l'emploi des femmes et des hommes. Les femmes constituent un peu plus de la moitié de la population. Elles constituent donc une grande opportunité pour l'économie du pays. Cependant, force est de constater que la participation des femmes au marché de l'emploi est encore faible, malgré les efforts de ces dernières années. Par ailleurs, il faut noter que 97 % des emplois sont informels au Sénégal. Les femmes, pour la majeure partie, occupent des emplois de vendeuses dans les marchés, cheffes de petites entreprises locales ou d'autres emplois de grande précarité et parfois même sans rémunération. Avec la crise sanitaire de la Covid-19 qui secoue le monde, beaucoup de femmes ont perdu leur emploi et cette situation renforce davantage notre idée d'accompagner encore les femmes pour leurs qualifications dans tous les domaines’’, a promis le ministre.
En outre, souligne Dame Diop, l'autonomisation des filles et des femmes est devenue une préoccupation particulière pour les autorités du pays. L'accès, le maintien et la réussite des filles et des femmes à la formation professionnelle et technique (FPT) et dans l'apprentissage sont devenus des politiques publiques importantes pour la promotion du potentiel socioéconomique de ces dernières.
‘’La formation professionnelle et technique donne aux femmes et aux filles les qualifications et les compétences pour participer activement à la vie sociale, économique et politique de leur pays et les aident à jouer un rôle crucial dans la croissance économique nationale et le développement durable. Elle renforce également le potentiel de revenus des femmes et accroît leur sécurité économique. L'égalité de genre en matière de formation suppose que les filles et les garçons aient les mêmes chances d'aller à l'école, tant en termes de scolarisation que de maintien, qu'ils aient des chances égales de développer leurs talents et soient soumis à des méthodes d'enseignement et de programmes exempts de stéréotypes. Elle implique également l'adoption de programmes d'études qui tiennent compte des spécificités et font des questions de genre une partie intégrante du processus de planification des formation-apprentissage’’, a indiqué le ministre Dame Diop.
CHEIKH THIAM