Publié le 7 Jul 2023 - 00:16
PROPOS SUR LES PRÉSIDENTS MACKY SALL ET ALASSANE OUATTARA

Birame Soulèye Diop arrêté 

 

Le président du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi a été placé en garde à vue, hier, au terme d’une convocation à la Sûreté urbaine. Malgré ses excuses, le n°2 de Pastef devra répondre d’un dérapage sur la non-candidature annoncée du président Macky Sall en 2024.   

 

C’est un Birame Soulèye Diop à la mine désolée qui s’est adressé aux Sénégalais, hier. À travers une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux, le député de Pastef a reconnu s’être emporté, lorsqu’un jour plus tôt, il s’en est pris au président de la République. ‘’J’ai soulevé des propos à l’encontre du président Macky Sall, président de l’APR, qui ont dépassé mes pensées. C’est une erreur de ma part que je dois reconnaître en tant que patriote, en tant qu’une personne éduquée à travers des valeurs religieuses’’, regrette le président du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi. Le maire de Thiès-Nord a profité de cette tribune pour présenter ses excuses au président de la République ainsi qu’à tous les Sénégalais.

Une initiative quelque peu tardive, puisque le député a été convoqué à la Sûreté urbaine, suite à une autosaisine du procureur de la République, après ses propos polémiques.

Dans la soirée, Birame Soulèye  Diop a été placé en garde à vue. Il lui serait reproché des charges de ‘’diffamation commise par un membre de l’Assemblée nationale contre un chef d’État étranger de nature à saper les relations diplomatiques de l’État, discrédit sur une institution de la République’’.

‘’Diffamation d’un chef d’État étranger’’

C’est lors d’une conférence de presse de la coalition Yewwi Askan Wi, mardi, que le cadre de Pastef se montrait plus que méfiant sur les intentions du président de la République Macky Sall. Après que ce dernier a annoncé qu’il ne briguera pas un troisième mandat, Birame Soulèye Diop a voulu mettre en garde ses remplaçants potentiels au sein de la mouvance présidentielle en ces termes : ‘’J’avertis les prochains candidats de l’APR. Évitez de manger chez lui (Macky Sall, NDLR) et de boire son eau, car il est capable de vous empoisonner… et de dire que comme nous n’avons pas de candidat je reviens.’’

Par cette comparaison malheureuse, le député de Pastef fait allusion à ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire, entre le président de la République Alassane Ouattara et son défunt Premier ministre  Amadou Gon Coulibaly. En mars 2020, le président ivoirien, élu en 2010 puis réélu en 2015, a annoncé ne pas se présenter pour un troisième mandat, pour laisser la place aux jeunes générations, avant de présenter son Premier ministre comme le candidat de son parti. Sauf que le 8 juillet de la même année, Amadou Gon Coulibaly est décédé des suites d’un infarctus, à l'âge de 61 ans, à quatre mois de la Présidentielle.

Des similitudes entre Ouattara et Macky

Incapable de trouver le bon candidat au sein de sa coalition, le président Ouattara a ainsi décidé de revenir sur sa parole et de se présenter pour un troisième mandat qu’il finira par obtenir. Et comme avec le président Macky Sall, son homologue ivoirien estimait qu’il avait renoncé personnellement à une nouvelle candidature que la Constitution lui reconnaît. Comme au Sénégal, toute l’opposition ivoirienne avait dénoncé un troisième mandat illégal et anticonstitutionnel.

Malgré ces similitudes, la tentative d’équivalence du député de Pastef entre les situations politiques entre les deux pays ouest-africains n’a pas été du goût des Sénégalais. À l’image du coordonnateur Forum civil/Section sénégalaise de Transparency International. S’adressant aux membres de YAW, Birahime  Seck estime ‘’qu’en un moment donné, il faut savoir raison garder. Je dénonce vigoureusement les propos inacceptables de monsieur Birame Soulèye Diop  tenus à l'endroit du président de la République’’.

Ancien Premier ministre du Sénégal, Abdoul Mbaye s’est également prononcé sur cette affaire. Dans un tweet, le président de l’ACT invite à prendre ‘’acte des excuses présentées’’. L’opposant appelle tout de même la classe politique à éviter de mettre ‘’le discrédit sur notre pays via celui de ses acteurs politiques. L’insulte, l’accusation gratuite avec pour cibles de simples citoyens ou chefs d’État, nationaux ou étrangers, ne peuvent être le cœur d’un débat politique", dit-il.

Lamine Diouf

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