«Personne ne m'empêchera de dire la vérité à Macky Sall»
Lors du défilé du 4 avril à Thiès, l'édile de la ville s'est prêté aux questions d'Enquête notamment en ce qui concerne ses dernières sorties à l'endroit du Président de la République et sur d'autres questions.
C’est la fête de l’indépendance. En tant que premier magistrat de la ville, qu’est-ce que cela vous fait ?
Je rends grâce à Dieu de participer à la 53e édition de notre fête d’indépendance. Nous avons certes connu dans notre histoire des crises politiques, comme entre Mamadou Dia et Léopold Sédar Senghor en 1962, et la rébellion casamançaise en 1982. Mais au total le génie du peuple sénégalais nous a préservés contre l’instabilité. Nous n’avons jamais connu de coup d’Etat au Sénégal, nous avons connu des alternances politiques paisibles et démocratiques. Notre signature est excellente dans le monde, de même que notre réputation. Et c’est le travail de tous. Je rends également hommage à notre Armée nationale et à notre jeunesse. Notre armée nationale qui honore le drapeau sur tous les théâtres d’opérations à l’intérieur du pays comme à l’extérieur du pays dans le cadre des missions de maintien de la paix. Et je voudrais inviter le président de la République Macky Sall à être particulièrement attentif au sort des personnels de notre armée, aussi bien ceux qui sont en activité que ceux qui, par leurs sacrifices, sont invalides ou gravement blessés. Je l'invite également à être attentif à leur équipement pour que nous ne soyons pas obligés de recourir à la France ou à un autre pays pour la conduite de nos missions ici, au Mali ou ailleurs dans le monde.
Votre porte-parole vient d'être démis de ses fonctions de Directeur général de la Sones. Quel commentaire en faites-vous ?
Je n’ai pas de commentaire à faire là-dessus, sauf à dire que le Dr. Abdourahmane Diouf continuera, à d’autres stations, à servir son pays, à servir la communauté avec l’immense talent et le dévouement que je lui connais. Mais la prérogative des nominations aux emplois civils et militaires est dévolue constitutionnellement au président de la République qui s’en sert sans avoir besoin de recourir à l’autorisation de qui que ce soit. Mais ce que je peux dire, c’est qu’Abdourahmane Diouf ne va pas chômer parce qu’il est compétent.
Quel est l’avenir de Rewmi dans la coalition Benno Bokk Yaakaar ?
Le Rewmi restera dans la coalition Bby. Je voudrais à ce niveau définitivement clarifier la présence de Rewmi dans la coalition Bby, qui est une association politique qui n’appartient ni à l’Apr ni à Macky Sall, ni même à la bande des quatre Moustapha Niasse, Ousmane Tanor Dieng, Idrissa Seck et Macky Sall, qui semble se réunir en G4 parfois à l’exclusion des autres membres de la coalition et des autres candidats. D’autres candidats ont fini par se lasser et partir comme Ibrahima Fall. Je ne souhaite pas que cela se répète. Donc ce n’est pas à confondre avec la présence ou non de ministres de tel ou tel parti dans le gouvernement, cela n’a rien à voir. Nous, notre présence dans la coalition Bby obéit à des décisions et des choix politiques très clairs.
C'est-à-dire ?
D’abord nous sortons d’un traumatisme à l’occasion de la lutte pour le départ de Wade avec même des morts, et la sous-région n’est pas stable. Nous avons donc estimé qu’il était du devoir de la classe politique sénégalaise de créer un environnement de paix et de sérénité pour permettre au président de la République de dérouler son programme dans la tranquillité et dans le calme. C’est cela le sens de notre adhésion à l’invitation qu’il nous avait lancée, de mettre en place Bby. Donc c’est une décision politique. Maintenant la présence ou non de ministres dans le gouvernement et de directeurs généraux ne relève que du président puisque nous étions très clairs dès le départ. J’avais dit que je ne négocierais pas des postes, que je ne l’encombrerais pas parce que je connais la lourdeur de sa charge. Il ne faut pas créer de confusion entre les deux, la coalition Bby est une association politique à laquelle un parti adhère librement et qu’il peut quitter librement comme Ibrahima Fall l’a fait. Nous, pour l’instant, nous restons dans la coalition Bby indépendamment de la présence ou non de nos ministres dans le gouvernement. Aussi je tiens à souligner que je dirai toujours au président la vérité comme je l’ai fait avec Wade. Quand j’étais près de lui (Wade), tout le monde croyait que j’étais le président parce qu’il m’avait tout donné. Je gérais tout. Mais le jour où je devais lui dire la vérité, je l’ai dit en laissant derrière moi tous les privilèges qu’il m’avait accordés. A Abdoulaye Wade qui a été mon père pendant 30 ans, j'ai dit la vérité. A Macky Sall, je dirai aussi la vérité et personne ne m’en empêchera.
NDEYE FATOU NIANG
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