Moins dur pour le Sénégal
La version française du rapport officiel d'Amnesty international sera publiée aujourd'hui. En ce qui concerne le Sénégal, seule l'affaire Kékouta Sidibé y est mentionnée. Le ressortissant de Kédougou avait été passé à tabac par des gendarmes venus l'arrêter pour trafic de chanvre indien. Il avait succombé à ses blessures.
Selon des sources autorisées, cette version définitive est très différente de la première version, en anglais, qui avait été présentée par le directeur exécutif de la section sénégalaise d’Amnesty international. On est loin du tableau sombre qui avait été présenté par Seydi Gassama. Le rapport d'une dizaine de pages notait des cas de décès en détention, de torture et d'usage excessif de la force par les services de sécurité sénégalais.
''Au moment où certaines enquêtes sur des cas de décès en détention, de torture ou d'usage excessif de la force par la police et la gendarmerie ont été classées sans suite, sans que les familles des victimes et leurs avocats ne soient informés, d'autres dorment dans les tiroirs des magistrats instructeurs, depuis 10 ans'', dénonçait le président de Amnesty International Sénégal. Le directeur exécutif parlait de ''déni de justice'' et indiquait qu'il n'y a ''aucune rupture par rapport à l'ère Wade''. Car, outre le cas Kékouta Sidibé, tué le 12 août 2012 à Kédougou, Amnesty Sénégal évoquait l'implication de la gendarmerie dans la mort Bambo Danfakha à Diyabougou (région de Bakel), le 14 mai 2013.
La question est aujourd'hui : qu'est-ce qui s'est passé entre-temps, pour que le rapport définitif d'Amnesty publié en français soit aussi conciliant, ou plus proche de la ''réalité'', c'est selon ? Mystère ! Nous y reviendrons.