Publié le 31 Oct 2017 - 12:42
RAPPORT ITIE 2016

Le secteur extractif en légère régression

 

Avec 116,8 milliards de francs CFA, les industries extractives se portent tant bien que mal, d’après la publication, hier, du quatrième rapport (2016) de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE).

 

Le secteur a accusé un coup de moins bien pour 2016, avec 116,8 milliards contre 118 milliards de francs CFA pour 2015. Un chiffre plutôt encourageant, si l’on exclut le fait qu’il n’y a pas eu de paiement exceptionnel d’Arcelor Mittal pour 2016, contrairement aux deux années précédentes où les revenus étaient de 67,5 milliards de francs CFA en 2014.  Les mines, avec 17 entreprises publiques et privées, en production et en exploration inscrites au cadastre minier, sont le premier contributeur aux revenus tirés du secteur extractif, avec un total de 107,4 milliards de francs CFA, soit 92 % des recettes budgétaires.

Quant aux revenus des hydrocarbures (pétrole et gaz), ils  s’élèvent à 9,4 milliards de francs CFA, soit 8 %. Ce secteur, qui compte six entreprises en phase d’exploration et une seule en phase d’exploitation, a vu ses revenus baisser, passant de 11,8 milliards en 2014, à 9,9 milliards de francs CFA en 2015, puis à 9,4 milliards de francs CFA en 2016.

Une telle situation s’explique notamment par la baisse du volume de production de gaz par la société Fortesa, qui a produit 35 163 770 nomomètres cubes de gaz en 2014 contre 21 064 534 Nm3 de gaz en 2016. Toute la production de gaz a été commercialisée localement pour 3,47 milliards de francs CFA à la SOCOCIM, renseigne le rapport. Pour l’instance qui procédait à la quatrième publication depuis 2013, toutes les entreprises extractives retenues dans le périmètre de conciliation 2016 ont soumis leurs formulaires de déclaration et se sont conformées à la procédure d’assurance et de certification des données. Les régies financières ont également soumis leurs formulaires de déclaration pour les entreprises extractives retenues dans le périmètre du rapport. Lesquels formulaires ont été certifiés par la Cour des comptes.

‘‘Compte tenu de ces éléments, ce rapport ITIE couvre de manière fiable et exhaustive les revenus du secteur extractif du Sénégal pour l’année 2016’’, se félicite le communiqué.

Contribution au budget de l’Etat

Sur les 116,8 milliards de francs CFA de revenus tirés du secteur extractif, 105,9 milliards sont allés directement dans le budget de l’Etat, soit 90,7 %. Le reste des revenus est réparti entre les fonds alloués à l’UEMOA et à la CEDEAO, le compte d’exploitation de la société nationale PETROSEN, les fonds propres des organismes collecteurs et des caisses de sécurité sociale, et les dépenses sociales. Au chapitre des paiements par entreprise dans le budget de l’Etat, pour le secteur minier, Sabodala Gold Operations (SGO) remporte la palme pour les sociétés minières avec 31,5 milliards de francs CFA. Ce qui est lié à l’augmentation de sa production d’or pour la période concernée avec 217 652 onces exportés en 2016 contre 193 218 onces pour l’année d’avant.

La SOCOCIM, avec 16,7 milliards, Dangote 16,1 milliards, Ciment du Sahel 7,4 milliards et les ICS 5,9 milliards complètent le tableau. Pour le secteur des hydrocarbures, sept entreprises publiques et privées sont inscrites au répertoire pétrolier pour l’année 2016. A ce jour, seule Fortesa International Sénégal est en exploitation et les six autres en exploration. Kosmos Energy est en tête du classement des paiements avec 3,9 milliards, suivie de Capricorn (2,9 milliards), Fortesa (800 millions), Oranto Petroleum (700 millions) et  PETROSEN (500 millions).

‘‘Il ressort de l’analyse de la contribution, qu’au même titre que les années précédentes, le poids du secteur extractif est surtout perceptible à travers son effet positif sur la balance des paiements, tandis que sa contribution dans le PIB ou dans l’emploi reste encore faible. Cependant, la tendance est à la hausse pour l’ensemble des indicateurs présentés ci-dessus’’, conclut le rapport.  

OUSMANE LAYE DIOP

 

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