L'ONG Greenpeace pour la signature d'un décret
Pour leur permettre de vivre aisément de leurs métiers avec un accès aux financements, l'ONG Greenpeace demande la signature d'un décret qui va reconnaître le métier de femmes transformatrices de poissons.
En marge de la célébration de la Journée mondiale des droits des femmes, l'ONG Greenpeace a plaidé hier pour la reconnaissance du métier de transformatrices de poissons. D'après le chargé de campagne Océans de l’ONG Greenpeace, ils ont noté qu'il est temps que les autorités concrétisent le processus enclenché depuis 2013, pour la reconnaissance du métier de ces femmes transformatrices. Il est inadmissible, d'après Abdoulaye Ndiaye, que depuis toutes ces années, les femmes attendent la signature d'un décret, alors qu'elles contribuent à grandes échelles à l'économie et méritent une reconnaissance légale de leur statut.
"Elles sont des soutiens de famille. Elles considèrent le manque de reconnaissance légale, la surpêche, la présence des usines de farine et d'huile de poisson et le manque d'accès aux financements comme des obstacles majeurs à leur subsistance et épanouissement. La transformation des produits halieutiques au Sénégal emploie des dizaines de milliers de femmes qui s'activent chaque jour au fumage, au séchage, au brasage et au salage de poissons, entre autres.
Pourtant, malgré l'impact socioéconomique de leurs activités au Sénégal, ce métier n'est pas encore légalement reconnu par les autorités administratives. Sans cadre légal, ces femmes transformatrices de poisson sont vulnérables et ne jouissent pas de représentativité dans les instances consultatives et n’ont pas accès aux financements adaptés à leurs statuts et souvent, même à leurs matières premières qui leur permettent d'avoir des gains dans leur travail", renseigne M. Ndiaye dans un communiqué parvenu à notre rédaction.
D’après lui, ces femmes contribuent à grande échelle à l’économie et méritent une reconnaissance légale de leur statut. ‘’Une nouvelle étude de l'ONG IDinsight démontre la création directe et indirecte de centaines de milliers d'emplois supplémentaires par le secteur de la transformation de poisson. Cette étude révèle également la place primordiale occupée par les femmes du secteur de la pêche dans les ménages. Elles sont souvent le principal soutien de la famille", indique la même source.
A ces obstacles s’ajoutent des maux que les femmes transformatrices, elles-mêmes, dénoncent : “Là où on avait 50 caisses de poissons, aujourd’hui, on ne peut même plus en avoir 20. Quand je me souviens de ces beaux moments au quai de pêche avec les poissons à n’en plus finir et que je regarde la situation actuelle, j’ai les larmes aux yeux”, confie Anta Diouf, femme transformatrice à Mballing.
CHEIKH THIAM