Publié le 14 Jul 2021 - 01:34
RECRUDESCENCE DES CAS DE COVID, PENURIE DE VACCINS

Tous responsables ! 

 

Le nombre de nouveaux cas de Covid-19 augmente de jour en jour. Une situation très inquiétante dans la capitale sénégalaise où il y a une pénurie de vaccins. Des spécialistes désignent tout le monde coupable de ces conditions et demandent à l’Etat d’agir.

 

Pas de vaccins AstraZeneca disponibles dans la plupart des centres de santé de Dakar et de Thiès. C’est un rendez-vous raté pour la majeure partie de citoyens qui doivent prendre leur seconde dose. Cette situation est plus inquiétante, du fait que le virus affecte énormément de personnes ces dernières semaines.

Hier lundi 12 juillet, sur 2 025 tests réalisés, 334 sont revenus positifs. Soit un taux de positivité de 16,49 %. Parmi les cas positifs, 206 sont des cas communautaires et 127 sont des contacts suivis, pour un seul cas importé.  Il y a 17 cas graves qui sont pris en charge dans les services de réanimation.  Deux décès sont enregistrés le dimanche 11 juillet.

A ce jour, 46 509 cas ont été déclarés positifs au Sénégal dont 42 436 guéris, 1 196 décédés, donc 2 876 sous traitement. Le dimanche 11 juillet, 2 175 personnes ont été vaccinées, portant le nombre total à 582 725.

Si d’aucuns reçoivent des messages au préalable leur annonçant le report de la date fixée pour une seconde dose, d’autres, moins chanceux, ne sont informés qu’une fois dans les structures de santé où des agents leur disent simplement ‘’revenez plus tard’’. Ils ne donnent aucune explication. Une situation déplorable, mais qui pourrait être résolue bientôt.

En effet, d’après le directeur de la Prévention, Dr El Hadj Mamadou Ndiaye, il y a près de 8 millions de doses de vaccin AstraZeneca essentiellement qui sont attendus prochainement. Aussi, a-t-il rappelé, puisque l’Initiative Covax est en partenariat avec plusieurs structures, le Sénégal pourrait avoir plusieurs types de vaccins comme Pfizer, Moderna et Johnson & Johnson.  ‘’C’est une possibilité, parce que l’Initiative Covax dote les pays en fonction des doses qu’ils pourront recevoir. C’est des possibilités qui sont annoncées. En ce qui concerne Johnson & Johnson, nous avons passé une commande avec l’Union africaine, avec l’appui de la Banque mondiale. Nous aurons 3 997 doses, dont les premières livraisons nous parviendront au cours du mois d’août. J’ai adressé une correspondance à Gavi qui avait demandé si on est intéressé par Moderna. Nous avons donné une réponse favorable en sachant qu’on n’a pas de contraintes de chambres de froid’’, renseigne-t-il.

Par ailleurs, si à Dakar il est difficile de trouver le vaccin, ce n’est pas le cas dans les autres régions. ‘’C’est à Dakar qu’il y a des ruptures. Mais dans les régions, on doit courir après les gens pour faire vacciner les uns et les autres. En plus de cela, les mesures barrières ne sont respectées. Les responsabilités sont partagées. C’est l’Etat, l’opposition, la société civile, celui qui ne porte pas son masque ou qui refuse de se faire vacciner. C’est tout le monde. Maintenant, les conséquences sont là. Il faut se ressaisir’’, a appelé le secrétaire général du Sames, Docteur Amadou Yery Camara. Sa prescription est on ne peut plus claire. ‘’On ne doit plus autoriser à qui que ce soit d’organiser des manifestations. On a vu des pays qui ont interdit la tenue des manifestations et certains de leurs citoyens venir ici organiser des concerts parce qu’ils n’ont pas ce droit chez eux. Il faut que tout cela s’arrête. L’Etat doit prendre ses responsabilités. C’est vrai que certains disent qu’il faut organiser ceci ou cela, parce que le président l’a fait. On ne peut pas faire de concurrence politique au point de mettre en péril la santé de la population. Ce n’est pas possible. La survie des populations est primordiale. Que la population se ressaisisse et l’Etat doit donner le tempo’’, demande le Dr Yery Camara.

Cela est non-négociable. ‘’On a vu des pays comme Israël qui a un taux de couverture vaccinale supérieure à 65 % se mettre à confiner, à prendre des mesures de restriction des déplacements. Pourquoi nous, nous devrions continuer à organiser des manifestations publiques ? Ce n’est pas logique’’, dénonce-t-il.

A son avis, la population n’a pas encore mesuré l’impact de la vaccination. Alors que tous les efforts sont faits pour les mettre hors de danger. ‘’On est en train même d’organiser dans les régions des caravanes, des campagnes pour aller dans les villages vacciner les gens. Maintenant, on ne peut pas sauver des personnes si elles n’y mettent pas du leur. Il n’y a pas de rupture de vaccins dans les régions. Les vaccins sont là, on ne voit personne. Tous les pays qui progressent dans la lutte contre cette maladie ont réussi parce que leurs populations respectent les mesures barrières et acceptent de se faire vacciner’’, précise le Dr Camara.

Le docteur Mohamed Ly de la Coalition pour la santé et l’action sociale (Cosac) approuve le diagnostic de son confrère. ‘’Même si c’est l’Etat qui est le premier responsable en organisant des tournées, tous les partis, presque toutes les franges de la population ont refusé de respecter les mesures barrières. Il n’y a plus rien à faire si ce n’est rectifier le tir. Il faut d’abord respecter des mesures barrières, c’est la base de cette lutte. Ensuite, se faire vacciner. A ce niveau, les autorités doivent se mobiliser pour rendre disponibles les vaccins à Dakar et à Thiès’’, conseille le Dr Ly.  

Mais le docteur Abdou Sylla nourrit d’autres craintes. En cette veille de fête de Tabaski, il a peur de voir les chiffres des contaminations aller davantage crescendo. Selon lui, l’Etat doit agir avant la fête pour éviter les rassemblements dans les marchés.  ‘’Il y aura encore plus de cas après la Tabaski. Les autorités refusent de prendre des mesures pour sévir, parce que depuis que le président Macky Sall en a parlé en Conseil des ministres, on ne voit rien. Les ministères en charge de la Santé, de l’Intérieur ne réagissent pas. Ils veulent attendre le lendemain de la fête pour agir. Ça sera vraiment trop tard. C’est au peuple de prendre ses responsabilités. Mais on ne peut pas aussi aider un peuple qui ne respecte rien’’, se résigne le Dr Sylla.

VIVIANE DIATTA

 

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