Un programme ‘’riche et varié’’, sans le sou
Démarrant sur les chapeaux de roues en milieu de la semaine dernière, le Ribidion 2014 s’est clos hier, sur un concert de P-Square & co… On ne l’a presque pas senti passer.
Malgré la campagne de communication monstre qui était censée vendre l’événement, comme celui à ne surtout pas manquer en cette fin d’année, le Ribidion 2013 s’est clôturé sans bruit. C’est à croire qu’il n’y a jamais eu de Ribidion, si l’on exclut la forte influence engendrée par les deux ‘’méga concerts’’ du 31 décembre et 1er janvier… On croirait presque qu’au Sénégal, seule la musique semble intéresser les masses, ce qui est bien dommage pour un événement se voulant aussi populaire.
En effet, ‘’riche et varié’’ (comme l'a vanté la réclame du Ribidion de cette année), le Ribidion 2013 avait beaucoup plus à offrir qu’un concert final. La programmation de cette 4e édition comportait d'autres volets : Arts plastiques, cinéma, mode, littérature... Cependant, ces différentes manifestations (quand elles ont effectivement eu lieu) n’ont pas mobilisé comme on l’aurait voulu. La cause probable de tout cela peut être l’éternel problème du budget, estimé à 150 millions, qui a été loin d'être bouclé.
‘’On peut dire que ce sont les concerts qui ont vampirisé tout l’événement… L’affluence était décevante pour le reste des prestations qui, en plus, ont été organisées à la va-vite à cause de nombreux retards dans le rassemblement du budget, occasionnés par la Mairie qui n’a mis que 50 millions sur la table, en attendant de nous que nous pré-financions le reste’’, s’est plaint Mo Sow, des Studios More Human, un partenaire de l’événement.
Retards et incertitudes par rapport à des questions d'argent semblent donc être ce qui a miné cette édition du Ribidion. Ken Aïcha Sy, du label Wakh’Art, confirme : ‘’Beaucoup d'artistes se sont plaints du manque de budget, de ne pas recevoir de cachet ou de ne pas pouvoir participer au festival. Certaines des activités prévues n'ont pas eu lieu, alors qu'elles étaient dans le programme.
À l'heure où je parle, ils ne m'ont pas réglé le budget infographe et je n'ai pas reçu les affiches et différents supports de communication dont j'ai besoin pour la journée et soirée que Wakh Art organise pour le compte du Ribidion… En gros, c'est un vrai bazar. J'espère qu'ils vont régler ce qu’ils me doivent et livrer ce qui était prévu, sinon je vais être dans l'obligation d'annuler notre événement.’’, expliquait-elle, hier, au cours d’une conversation.
Peut-être est-ce la faute à d’autres plans (plus importants) pour la fin d’année? Ou à la conjoncture économique (outre le fait que spectacles et autres aient été gratuits)? Mystère et boule de gomme… En l’absence de chiffres, il serait de mauvaise foi d’assumer quoi que ce soit. Néanmoins, en tant que Dakarois, les paris sont ouverts… Oumar Ndao, directeur de la Culture et du Tourisme pour la Ville de Dakar, étant indisponible pour des raisons personnelles, il n’a pas été possible de recueillir sa version des faits.
C’est bien dommage, toutes choses considérées, pour le ‘’flop’’ du Ribidion dans son ensemble. Encore un rendez-vous manqué!
Sophiane Bengeloun