La tyrannie du sexe
Selon une statistique de l'année 2008, 97% des femmes au Sénégal connaissent l’orgasme. Merci qui? Eh! bien, merci les substances aphrodisiaques. La femme sénégalaise ne recule devant aucune originalité pour stimuler sa libido. Et ferrer son homme, comme on dit dans les rues de Dakar.
Aphrodisiaque bine-bine charme charmes coquetterie encens érotisme femmes mariage medecine traditionnelle séduction sénégalaises sex-toy sexe Y a-t-il un mode d’emploi pour faire l’amour? Si l’on en croit les pratiques et traditions sénégalaises, oui! La recherche du plaisir et la satisfaction du partenaire valent tous les détours. Aux traditionnels jeux de danses érotiques, certaines préfèrent aujourd’hui l’utilisation des aphrodisiaques, qu’elles jugent plus stimulants et bien plus efficace. Les parties sex-toys ont également pris le dessus sur les longues séances de déhanchements en béthio (petits pagnes troués). Exit l’image de la femme docile et soumise. Les femmes sénégalaises assument de plus en plus leur sexualité et s’essayent aux techniques les plus folles pour donner du plaisir à leur conjoint. En plus des philtres d’amour, élixirs et autres potions, les Sénégalaises disposent de tout un arsenal de séduction pour faire tomber n’importe quel mâle.
Cure-dents, gels, pastilles, savons, comprimés, mixture à base de beurre de karité sont utilisés pour faire «grimper au rideau» son homme. Comme en témoigne une jeune dame, «une fois les volets tirés et les lumières éteintes» tout est permis pour redonner un peu de couleur à la vie sexuelle. Marché du sexe au cœur de la capitale Dans les méandres du marché HLM de Dakar, sis au cœur de la capitale, un véritable business du plaisir existe. Ici, le sexe est au cœur d’une véritable industrie. Mais, on est bien loin des sex-shops des grandes capitales européennes, où les objets de désir sexuel s’exposent sans complexe. Dans ces lieux là, rien ne laisse présager de ce commerce rose. Rien de bien attirant, à part les effluves d'encens qui vous titillent les narines à quelques mètres à la ronde.
Ramatoulaye, nom d’emprunt, est bien connue dans ce milieu.
La quinquagénaire, d’origine malienne, a blanchi sous le harnais de la vente des produits aphrodisiaques. Depuis près de 20 ans, la vieille dame est spécialisée dans le commerce de ces produits. Elle détient tous les codes et rouages pour être au top sous la couette . Certaines femmes, trouvées dans son magasin, lui prêtent même des pouvoirs mystiques, car elle détiendrait également un pouvoir de guérison contre le mauvais œil. «Voilà ma fille, puisque vous êtes une jeune mariée. Il faut juste utiliser ce produit que vous malaxerez sur le pénis de votre mari 30 minutes avant les rapports sexuels. Cela augmentera la taille de son sexe», susurre-t-elle à l’oreille d’une jeune fille accompagnée de sa mère.
Poursuivant son discours, la propriétaire expose son arsenal. A côté des bine-bines (perles de reins), encens et autres petits pagnes, la dame fait l’inventaire de ces différents produits: «J’ai une mixture à base de karité que l’on applique sur la paroi vaginale et qui excite l’homme. Tu peux aussi utiliser les pastilles pour rétrécir la paroi vaginale», détaille-t-elle. La dame explique que ces pastilles plus connues sous le nom de «Saf safal» (pimentez) procurent une jouissance inouïe aux hommes et fait ainsi durer le plaisir pour le couple. Un peu plus loin, Mor, tient également boutique. Dans son magasin grouille, une panoplie de bouteilles, parfums, boites à l’emballage aguicheur et aux noms provocateurs, Crazy, Touch me. La boutique grouille de monde. Quatre vendeurs sont aux petits soins des clientes. Et vantent les effets des derniers produits arrivés.