Publié le 26 Mar 2015 - 15:32
SITUATION ECONOMIQUE DU PAYS, 3ANS APRES L’ALTERNANCE

Macky peut et doit mieux faire 

 

Trois après son accession à la magistrature suprême, le président de la République Macky Sall et son gouvernement font l’objet de beaucoup de critiques sur le plan économique. S’ils ne sont pas accusés du fort taux de chômage des jeunes, c’est le faible pouvoir d’achat qui leur est imputé ou encore le taux de croissance qui, selon certains, est toujours insuffisant. La situation du Sénégal est-elle aussi mal en point depuis le 25 mars 2012?

 

Au rayon des qualificatifs, les mentions ne manquent pas pour décrire la  gouvernance de Macky Sall, 3 ans après son accession à la magistrature suprême. Assez bien, Bien, Peut mieux faire... Ce sont entre autres les mentions décernées à l’économie sénégalaise. ‘’Ayant hérité d’un pays où son prédécesseur prédisait qu’il serait incapable de payer les salaires des fonctionnaires les 3 mois suivant son installation au fauteuil présidentiel, on peut s’estimer heureux’’, croit savoir  Moustapha Tall, Opérateur économique. De l’avis de ce dernier, si le Sénégal arrive à lever la tête, c’est parce que beaucoup d’efforts ont été consentis.

En 2015, l’Etat projette d’atteindre 5,4% de croissance si l’on se fie aux données de la Direction de la Prévision et des Etudes Economiques (DPEE). Ces progressions notées font croire à M.Tall que les actes posés rassurent. Il en veut pour preuve le fait que le chef de l’Etat ait consolidé  les rapports avec les partenaires économiques historiques, prôner l’autosuffisance en riz, lancer l’autoroute Thiès-Touba….

Des incertitudes pèsent sur plusieurs secteurs

Mais selon l’opérateur économique, Macky Sall aurait pu mieux appréhender la situation économique du pays, s’il avait tenu au préalable ’des Etats généraux’’. Cela lui aurait permis, dit-il  de ’savoir où investir plus’’. Il a certes choisi de faire de l’agriculture le moteur de la croissance économique, un choix amplement justifié puisqu’étant un secteur qui emploie près de 70% de la population, sauf, conseille-t-il, qu’il faut l’organiser, afin d’atteindre les objectifs fixés. Le climat de fin de  l’impunité qui règne actuellement dans le pays est un point positif qui, selon Moustapha Tall, trace les voies de l’émergence.

Professeur d’économie à la Faseg, Malick Sané estime quant à lui que l’économie sénégalaise se porte ‘’assez bien ‘’, et bien  qu’étant en dessous de la moyenne des pays de l’Uemoa. Beaucoup de mesures hardies ont été prises, mais il n’en demeure pas moins que plusieurs secteurs de l’économie sénégalaise sont mal en point. Prenant exemple sur le secteur agricole, M. Sané a regretté le déroulement de la campagne de commercialisation de l’arachide, où s’est posé un ‘’problème de financement’’. De fait, les huiliers n’ont pas pu acheter toute la production attendue.

Quid du secteur industriel ? Beaucoup d’entreprises sénégalaises sont en difficulté en l’occurrence les Industries Chimiques du Sénégal (ICS), Sénégal Airlines… ce qui pose un réel problème. Et même si le Plan Sénégal Emergent (PSE) est axé sur le long terme, la véritable question se trouve, selon  M.Sané,  dans la ‘’mise en œuvre et la capacité du Sénégal à pouvoir lever tous ces financements qui sont prévus’’. Il estime également que l’amélioration du climat des affaires ne devrait pas non plus être en reste surtout que l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) annonçait, à l’issue de son enquête en 2014, que 855 entreprises étaient en cessation d'activité bien avant et au courant de l’année 2013.

Les visas et Ebola : des points noirs

Les points noirs sont l’instauration de visas pour entrer au Sénégal et la maladie Ebola. Pour le premier point, le chef de l’Etat a déclaré ce 17 mars qu’’en politique, il faut savoir revenir sur une décision’’. Une façon d’annoncer qu’il va remédier à la situation d’autant plus que le secteur du tourisme mérite véritablement d’être relancé. Pour le professeur Sané, ‘’des mesures contradictoires notamment l’instauration des visas’’, ont conduit à cette situation malencontreuse.

De son côté, la maladie Ebola a eu un impact assez significatif sur l’économie. La fermeture des frontières avec la Guinée, s’est fait ressentir sur les exportations vers ce pays où le Sénégal exporte en moyenne 11%.

Toujours au chapitre des écueils qu’il faut lever, figure la résorption du chômage des jeunes. En diminuant le taux de chômeurs,  l’Etat éviterait le ‘’gaspillage des ressources humaines’’. C’est la conviction de  Mbaye Diène, Professeur à la Faseg et chercheur au Consortium pour la Recherche Economique et Sociale (CRES). Il estime qu’il faut mener des réformes qui permettent l’adéquation de l’offre de formation à la demande du marché du travail. Ainsi, le taux de chômage serait réduit de façon considérable. Soulignant par ailleurs qu’il est salutaire de réduire les impôts, il pense qu’il y a des ‘’efforts à faire sur le plan infrastructurel pour soutenir les performances des industries et la productivité’’.

 Aminatou AHNE (Stagiaire)

 

Section: 
GLISSEMENT ANNUEL DE LA PRODUCTION INDUSTRIELLE : Un redressement de 24,9 %
LUTTE CONTRE LES MALADIES ZOONOTIQUES : Un projet de près de 500 millions F CFA pour accompagner le One Health
Foire aux stages
SOUVERAINETÉ INDUSTRIELLE ET ALIMENTAIRE : Un cap partagé à Dakar
EXPORTATIONS DU SÉNÉGAL AU MOIS DE MAI 2025 : Un bond de 64,5 % en variation annuelle
EXPLOITATION MINIÈRE – RÉSULTATS D’ENDEAVOUR MINING EN 2024 : Des contributions fiscale et parafiscale de 116 milliards F CFA
RETRAIT LICENCE 5G À YAS ET À EXPRESSO : Ce que l’État reproche aux opérateurs
LUTTE CONTRE LA DÉGRADATION DES TERRES AU SÉNÉGAL : Plus de 80 000 ha seront restaurés avec le projet SURAGGWA
PREMIER TRIMESTRE 2025 : Le nombre d'employés est de 341 699, contre 338 125 un an plus tôt
Der/FJ
Activité industrielle
RÉSILIENCE CLIMATIQUE DES ZONES RURALES GRÂCE AU FINANCEMENT DES MIGRANTS : Le Sénégal dans un projet de 2 milliards F CFA de l'UE
TAUX DE CHÔMAGE ÉLARGI AU PREMIER TRIMESTRE 2025 : Il est de l'ordre de 21,7 %
SAID
RÉALISATIONS DANS 13 COMMUNES DU SÉNÉGAL : Le Promovilles injecte 89 milliards de francs CFA
“GIMI” ATTEINT SA DATE D'EXPLOITATION COMMERCIALE, KOSMOS AUGMENTE SA PRODUCTION DE GNL Dernières nouvelles sur le projet GTA
ZONE DE LIBRE-ÉCHANGE CONTINENTALE AFRICAINE : La Chambre de commerce vante le potentiel de la Zlecaf
La BM accorde 115 millions de dollars au Sénégal
LENTEURS DANS LES INVESTISSEMENTS : Le Code des marchés publics, un bouc émissaire
JOURNÉE DES GENS DE MER : L’Anam fait son ‘’ndeup’’