Publié le 17 Jan 2019 - 21:21
SITUATION PREELECTORALE TENDUE

La société civile alerte sur les germes d’une crise électorale

 

La Synergie citoyenne pour des élections apaisées et crédibles au Sénégal alerte sur la tension qui prévaut présentement dans le landerneau politique et qui risque de mettre le pays en danger.

 

La tension née du processus électoral inquiète la société civile sénégalaise. Regroupée au sein de la Synergie citoyenne pour des élections apaisées et crédibles au Sénégal, elle estime, à l’issue d’une réunion tenue hier à Dakar, que la démocratie sénégalaise est confrontée à énormément d’écueils, du fait d’un jeu des acteurs très controversé. Selon ces organisations de la société civile sénégalaise, depuis l’amorce du projet démocratique, des avancées majeures ont été notées et ont permis de réaliser des sauts qualitatifs, du point de vue de l’approfondissement de la démocratie. Cette avancée a fini de convaincre certains observateurs de la vitrine que constituait le système politique sénégalais, dans un contexte africain caractérisé par les difficultés dans la réalisation du projet démocratique, des crises postélectorales durables et des instabilités structurelles.

Seulement, se désole la société civile sénégalaise, il convient de reconnaitre que le capital politique, acquis grâce à certains sursauts et luttes démocratiques, ne cesse de s’effriter, du fait d’un mauvais jeu des acteurs et de manifestations flagrantes d’une gestion des affaires publiques jurant d’avec certains principes de gouvernance démocratique, gages de stabilité et de cohésion sociale. ‘’Le constat fait actuellement par la plupart des acteurs, notamment de la société civile, permet d’affirmer que tous les germes d’une crise préélectorale et postélectorale ont fini de se mettre en place’’, soutiennent ces organisations de la société civile.

Selon ces dernières, une revue de l’arsenal juridico-institutionnel récent, relatif au processus électoral, permet de constater, sans ambages, l’absence de consensus sur la plupart des dispositions dont la finalité est en principe la réalisation d’un processus électoral apaisé et crédible. Ainsi, elles relèvent plusieurs faits qui constituent des causes potentielles d’une instabilité durable au Sénégal, parmi lesquels la loi sur le parrainage. Votée dans un contexte de tension et qui ne fut point le fruit d’un consensus, le parrainage a, selon ces organisations de la société civile, montré dans la mise en œuvre toutes ses difficultés d’application et de vérification qui ont entrainé ‘’l’exclusion dans des conditions opaques de plusieurs candidats à la candidature à l’élection présidentielle’’.

Outre le parrainage, la société civile estime que le fichier électoral, qui est un bien public et doit être en principe à la disposition de toutes les parties prenantes, est resté inaccessible, malgré les demandes répétées de certaines des parties prenantes. Il en est de même, selon ces structures de la société civile,  de ‘’la carte électorale modifiée sans concertation avec les acteurs et qui va entrainer la réédition d’un nombre important de cartes d’électeur et peut-être l’impossibilité de voter pour beaucoup de citoyens’’.

Aussi, soutiennent-elles que le ministre en charge des élections, ‘’qui a affiché de manière ostentatoire son affiliation à un parti politique au mépris de tous les principes de la gestion d’un processus électoral selon les normes et standards internationaux, et l’élimination, par le Conseil constitutionnel, des candidatures de Khalifa Sall, de Karim Wade et d’El Hadj Malick Gakou dans des conditions pour le moins très contestables, constituent des germes d’une crise’’.

La charge de l’action publique et ses conséquences incombant aux tenants du pouvoir, la société civile interpelle fortement l’Etat afin qu’il mette en œuvre toutes les actions permettant d’apaiser le contexte préélectoral actuel. Ceci, dans le but de réunir les conditions d’une élection présidentielle transparente. La société civile attend également de l’Etat qu’il donne tous les gages nécessaires permettant de rassurer les acteurs impliqués dans la compétition politique.

En conséquence, interpelle-t-elle tous les acteurs du jeu politique. Pour ensuite les mettre face à leurs responsabilités, afin qu’ils ‘’œuvrent dans le sens d’une élection présidentielle apaisée’’.

ASSANE MBAYE

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