Karim défile sur le boulevard du général De Gaulle
Auditionné hier, pendant 11 heures, dans le cadre de l'enquête sur l'enrichissement illicite, l'ancien ministre des Transports aériens, de la Coopération internationale, des Infrastructures et de l'Énergie a initié une marche de la caserne Samba Diéry Diallo à sa demeure sise au Point E.
Convoqué pour la sixième fois, dans le cadre de l'enquête sur l'enrichissement illicite, le fils de l'ex-président de la République Karim Wade a passé hier 11 tours d'horloge entre les mains des enquêteurs de la section des recherches de la gendarmerie. Arrivé sur les lieux à 10h30 précises, heure à laquelle il était convoqué, l'ancien ministre des Transports aériens, de la Coopération internationale, des Infrastructures et de l'Énergie s'est aussitôt engouffré à l'intérieur de la caserne Samba Diéry Diallo, en compagnie de Me Madické Niang. Dans les parages, un important dispositif policier veillait au grain pour éviter tout débordement, face à une foule immense composée de militants, sympathisants et responsables libéraux venus apporter leur soutien au fils de l'ancien président de la République qui, d'ailleurs, n'a été entendu qu'à partir de 15h.
Militants et responsables libéraux massés devant le parvis de la caserne Samba Diéry Diallo guettaient attentivement sa sortie. Les heures passant, et gagnés par la faim, les militants n'ont cependant pas bougé d'un iota. Karim Wade en valait la peine. Plus les heures passaient, plus les militants s’impatientaient.
20h passées de quelques minutes, ne pouvant plus attendre, Oumar Sarr, en compagnie de Me Madické, l'ont rejoint à l'intérieur de la section de recherches pour s'enquérir de la situation. C'est à ce moment que l'ancien président du conseil d'administration de l'Anoci a été libéré. Militants, responsables et sympathisants libéraux, presque en transe, se sont rués vers lui. Tout de blanc vêtu, le fils de l'ex-président de la République, du haut de son véhicule, a levé les mains comme pour crier victoire. Dès lors, un cortège s'est mis en branle pour rallier sa demeure sise au Point E.
Arrivé à hauteur du boulevard du général De Gaulle, Karim Wade est descendu de son véhicule et a improvisé une marche. Il a défilé ainsi du Boulevard du général De Gaulle à la mythique place de l'Obélisque, drainant derrière lui un monde fou. D'ailleurs, cette marche improvisée a failli tourner au vinaigre à hauteur de l'ancienne permanence du Parti démocratique sénégalais sise à Colobane, quand des riverains ont hué leur mentor qu'ils traitaient de voleur.
N'appréciant pas cela, les militants libéraux ont fait tomber une pluie de pierres sur leurs demeures. Mais ce désordre sera vite maîtrisé par certains responsables libéraux qui ont ordonné aux militants de ne pas verser dans la violence. À un rythme cadencé, la marée humaine que drainait le cortège de Karim a fait son petit bonhomme de chemin.
Galvanisé par les litanies des ''griots libéraux'' eux aussi de la partie, Karim Wade a tenu son show comme pour dire qu'il n'a rien à craindre. L'aventure prendra fin à la devanture de sa maison sise au Point E où il a tenu à remercier ses souteneurs, avant de s'engouffrer à l'intérieur.
Il faut noter que le fils de l'ex-président de la République est cité dans plusieurs malversations dont le plus célèbre est l'Anoci.
ASSANE MBAYE