Soudan
Ce lundi marquait la 17e ‘’Marche du million’’ organisée depuis le 25 octobre, à l'appel des comités de résistance et de nombreuses organisations de la société civile. Des cortèges de milliers de personnes se sont élancés dans tout le pays pour demander la chute de la junte.
Comme chaque semaine, gaz lacrymogènes, grenades assourdissantes et tirs à balles réelles attendaient les manifestants. À Khartoum, les forces de l’ordre ont à nouveau empêché les cortèges de se diriger vers le palais présidentiel où siège le Conseil de souveraineté dirigé par le général Abdel Fattah al-Burhan.
Le mouvement de contestation contre le putsch ne s’essouffle pas et ne gagne pas seulement la capitale. Au Nord, des agriculteurs, rejoints par de nombreux militants, continuent de bloquer depuis deux semaines les routes qui mènent à l’Égypte. De nombreux camions chargés de marchandises sont à l’arrêt, alors que l’économie soudanaise est plongée en plein marasme, de quoi suscité la colère de la population. Des manifestations similaires avaient lieu dans une vingtaine de villes à travers le pays. À Wad Madani, au sud de Khartoum, plusieurs milliers de manifestants dénonçaient, ce lundi, la violence disproportionnée de la part des autorités.
En trois mois, les forces de l’ordre ont déjà tué 79 personnes et blessé plus de 2 000 manifestants. De toutes générations confondues, ils rappelaient le caractère pacifique de leur soulèvement. Pourtant, les arrestations se multiplient dans le pays. Membre des comités de résistance, défenseurs des droits de l’homme, avocats ou journalistes sont dans le viseur des autorités. Une équipe de la BBC a été arrêté alors qu’elle couvrait la manifestation et détenue dans un lieu inconnu.