Tentons une photographie de la parole parlée, par le peuple
En situation de crise, ce qui émerge, c’est la possibilité d'observer les comportements en grandeur nature.
Lorsque tout ce que l'on croyait « normal » s'effondre ou que l'ordre social disparaît brutalement, les institutions et les autorités peuvent perdre momentanément les moyens d'exercer un contrôle et d'imposer un respect des règles communes.
Il faudra par conséquent tout mettre en œuvre pour éviter les comportements spontanés, et, se garder d’agir par réflexe, sans trop réfléchir aux conséquences.
LE DIALOGUE EST UNE NÉCESSITÉ.
Merci Excellence monsieur le Président de la république, quand le pays est confronté à une crise il faut consulter les leaders politiques, y compris ceux de l'opposition ainsi que toutes les personnalités de bon conseil, pour les informer et recueillir leurs avis et propositions ; quitte ensuite à prendre les décisions qui vous paraîtront les plus opportunes.
Nos traditions et les concepts de « démocratie » et de « Choura » révèlent que les trois ont plusieurs points de rencontre :
- l’obligation de la concertation et du dialogue,
- le rejet des troubles et révoltes comme moyens d'opposition à l'autorité d'un gouvernement… .
Au moment où notre espace collectif de référence s'élargit de manière spectaculaire, que les instruments de lecture des performances du Sénégal connaissent un grossissement sans précédent, à un moment , où, un tout nouvel horizon, une toute autre perspective économique et politique s’annoncent du fait de la forte présence de ressources gazières et pétrolières, quelques Hommes politiques invités à rejoindre la table du dialogue pour ensemble travailler à l’évitement ou le « lissage » de l'amplitude du risque d’effondrement de l’ordre social, disent NON.
Honte à ceux-là qui refusent de participer au dialogue .
Honte à ceux-là qui ne peuvent effacer leurs égos totalement au profit :
- d’un Sénégal de paix et de stabilité,
- d’une société politique basée sur une culture de la sobriété, et de la raison saine.
Chers Hommes politiques,
Pendant 63 ans, vos prédécesseurs au pouvoir et dans l’opposition avaient travaillé à mettre en place un long mouvement unificateur, à la réconciliation entre le pouvoir, les citoyens et la justice, et enfin avaient réuni les sénégalais autour d'une administration centralisée. Ils nous ont forgé les attributs nécessaires à l'existence d'une nation (Un pays, un droit, un État), des institutions sociales et administratives, et des habitudes mentales que nous pensions indestructibles.
Aujourd'hui, il faut faire retomber la polémique, tout en espérant que les travaux et échanges de ce dialogue :
- trancheront les questions politiques, et organisationnelles de l’élection présidentielle du 25 février 2024,
- seront l’occasion d’institutionnaliser des débats médiatisés, où les leaders de l'opposition comme du pouvoir, passeraient une fois par mois à la télévision, face au peuple, pour expliquer les objectifs de leurs partis, le projet de société dont ils sont porteurs etc. Et qu'après, à bâtons rompus, avec des journalistes et les téléspectateurs en direct dans l'émission, de répondre à toutes les questions intéressant le pays,
- seront une occasion pour les politiques que vous êtes d’imaginer pour demain, librement, les institutions les mieux adaptées à notre culture et à nos besoins de développement politique économique et social.
Cela permettrait, d'une part, de combler le hiatus entre la classe politique et la société d'une façon générale et également de donner aux jeunes le goût de la politique et donc des choses qui intéressent leur cité, enfin constitueraient aussi un amortisseur social face au 5 éme pouvoir (le pouvoir du citoyen), les réseaux sociaux,
Ce dialogue devrait vous permettre de situer les transformations majeures de notre société, et de déterminer le type d'avancée, et d'approfondissement de la démocratie, que nous pourrions espérer dans notre société.
Passer vos temps à dire vos angoisses devant l'avenir, ne raffermiront pas vos interactions et ne stabiliseront pas vos liens.
Dans le gouvernement ou les autres institutions, dans l’opposition et la société civile, il arrive que les Hommes s'ignorent, s'évitent, s'agressent et se manipulent, mais les relations peuvent changer au cours d'un temps de dialogue et les tensions s'apaiser, des amitiés se tisser, des pactes se lier.
IL EST DIT: DIALOGUE, MAIS PAS UN DIALOGUE QUI MANQUE DE VÉRITÉ
Un dialogue pas phrasé, mais construit ; une reproduction photographique de la parole parlée, par le peuple, dans son raccourci imprévu, sautillant, fiévreux, elliptique, un dialogue ayant de la vivacité, de la vie, et de la sincérité.
Il ne devrait pas s’agir d’échanges entre hommes politiques ou l’on donne une chose pour en recevoir une autre en contrepartie.
Il s’agit aussi d’un dialogue pour un Sénégal débarrassé de l’arrogance des Hommes, des injures, de la rivalité obscure, de la provocation des émotions à des fins d’agressions et d’une condamnation incessante de l’avenir du Sénégal.