Publié le 16 Nov 2022 - 10:21

Thies

 

Le ministère de l’urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique a débuté le processus d’élaboration d’une politique nationale de l’urbanisation, à travers des ateliers de consultation dans les régions, destinés à recueillir des données et d’échanger sur les obstacles aux différents programmes et/ou projets d’urbanisme depuis l’indépendance. Thiès a été la première région à accueillir ce type de rencontre, dans le cadre d’un projet appuyé par l’ONU habitat en Afrique de l’Ouest où le Sénégal fait partie des pionniers de ce processus, selon le comité chargé de recueillir les données.

Des représentants de collectivités territoriales et des services techniques déconcentrés de l’urbanisme, de l’aménagement du territoire, de la société civile, etc., ont abordé les défis l’urbanisation dans la région de Thiès, lors d’un atelier inscrit dans le processus d’élaboration d’une politique nationale de l’urbanisation. Les représentants des communes de Notto Gouye Diama, Kayar, Mboro et Darou Khoudoss, dans la zone des Niayes, ont évoqué la menace qui pèse sur l’horticulture, du fait notamment de l’urbanisation galopante. La zone des Niayes, cette bande de terre fertile bordant la mer, de Dakar à Lompoul, principale zone de production de légumes du pays, fait face à un empiétement des habitations, conséquence d’un boom démographique.

...Au-delà des Niayes, d’autres communes ont souligné le même ‘’étouffement’’ de leur développement socioéconomique, par l’implantation de sociétés minières. C’est le cas de Pambal, dont les activités agricoles, l’extension des habitats se trouvent freinées par le fait que 20 des 21 villages qui en composent le territoire se situent sur un titre minier, s’est plaint son maire Lazare Lamane Thiaw. Pambal se trouve sur une ‘’zone promotionnelle’’, une sorte de réserve de phosphates dont toute exploitation doit être soumise à l’autorisation de l’État, a expliqué un agent du service des mines. Dans d’autres localités comme Taïba Ndiaye, les gens se plaignent de l’arrivée de bailleurs qui viennent acheter les terres agricoles ou encore de la cohabitation future avec les éoliennes.

Dans le même sillage, l’adjointe au maire de Notto Diobass, Adja Fatou Ndiaye, relève que des riches venus de la capitale achètent des terres pour en faire des poulaillers ou des fermes, transformant du coup les anciens propriétaires terriens en ouvriers agricoles et ne laissant aucune chance aux fils de ces derniers d’avoir un toit sur leur propre terroir. La députée APR de Touba Toul, Fatou Sène, a plaidé pour un accompagnement de l’État, afin de lotir cette commune rurale comptant 96 villages et 20 hameaux et prévenir les situations observées dans les collectivités qui n’ont plus d’assiette foncière. Beaucoup de personnes viennent s’implanter dans cette commune, a-t-elle noté.

...Pour anticiper sur toutes ces problématiques, des intervenants ont insisté sur la nécessité d’aider toutes les communes à disposer d’un plan d’aménagement et d’occupation du sol (Paos), ainsi que d’un plan d’urbanisme détaillé (PUD). Ce qui devrait permettre de définir la vocation de chaque partie du territoire communal, délimitant ainsi les zones de pâturage, agricoles, industrielles ou d’habitation. Avec ces instruments, le positionnement des différentes infrastructures – marchés, hôpitaux, écoles – sera planifié. Pour les participants, s’attaquer à la question de l’urbanisation consiste à anticiper sur tous les secteurs de la vie, à savoir le logement, l’emploi, le transport, la santé, l’éducation, etc.

Il a été aussi suggéré de changer de paradigme, en créant des pôles d’équilibre, avec des opportunités pour mieux valoriser les terroirs de l’intérieur et rendre attractives les zones rurales.  Ce qui permettra de rompre d’avec cette forme d’urbanisation côtière héritée de la colonisation. La nouvelle politique d’urbanisation devra aussi promouvoir un cadre de vie et un environnement sains, en donnant une meilleure place à la gestion des ordures et à l’arbre dans les communes, selon le préfet Mamadou Guèye.

Pour avoir des territoires viables et compétitifs porteurs d’un développement harmonieux, l’avenir est dans l’intercommunalité et la solidarité territoriale, a fait valoir le préfet de Thiès, Moussa Diagne, non sans déplorer la situation de ‘’communes qui se brassent et s’embrassent et dont les élus ne se parlent pas’’. L’adjointe au gouverneur, Téning Faye Bâ, a invité les experts à soumettre à nouveau la première mouture du document aux services techniques pour amendement avant sa validation. Le problème de la délimitation entre communes et entre départements a été aussi une préoccupation majeure des élus territoriaux. Enfin, l’application et le suivi des recommandations du document final ont été considérés comme prioritaires.

 

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