Merah enterré discrètement
L'encombrant cadavre de Mohamed Merah a été discrètement enterré jeudi près de Toulouse en dépit de l'opposition de la mairie de cette ville théâtre de plusieurs de ses crimes, après que l'Algérie a refusé d'accueillir son corps.
La dépouille de l'ancien délinquant devenu à 23 ans militant autoproclamé d'Al-Qaïda a finalement été enterrée en petit comité, exclusivement masculin, après les horaires d'ouverture habituels du cimetière de Cornebarrieu, dans la banlieue de Toulouse. Le cimetière, placé sous la surveillance des gendarmes et d'un hélicoptère, n'aura ouvert ses portes qu'à une quarantaine d'hommes jeunes et à un religieux. Aucun membre de la famille de Mohamed Merah ne figurait parmi eux. Le visage dissimulé sous leur capuche ou leur tee-shirt, les jeunes du quartier où vivait le défunt ont, par groupes distincts, prié auprès de la fosse et recouvert de terre le cercueil de bois clair à l'aide de pelles, ont constaté les journalistes de l'AFP. Laissant derrière eux le monticule de terre sous lequel Merah est désormais enseveli, ils sont repartis, certains criant à plusieurs reprises "Allah akbar" ("Dieu est le plus grand" en arabe). "Il y a eu une prière des morts très simple (...). Il ne s'agissait pas de faire son éloge, il n'est pas question de cela", a déclaré à l'issue de la cérémonie Abdallah Zekri, conseiller du recteur de la Grande mosquée de Paris, qui organisait les obsèques.
Français d'origine algérienne âgé de 23 ans, au parcours de délinquant reconverti en jihadiste, passé par le Pakistan et l'Afghanistan et se réclamant d'Al-Qaïda, Mohamed Merah a abattu les 11, 15 et 19 mars trois militaires, puis trois écoliers et un enseignant juifs, choquant la France entière. Il a été tué le 22 mars dans un échange de tirs avec la police qui donnait l'assaut à l'appartement dans lequel il était retranché à Toulouse.