Publié le 12 Apr 2023 - 13:19
TRAFIC INTENSE D’HÉROÏNE, DE POUDRE DE CRACK ENTRE MÉDINA, POINT E ET GOLF

Trois individus encourent des peines de 10 et 12 ans de réclusion criminelle 

 

Le parquet a requis 10 et 12 ans de réclusion criminelle contre respectivement Mamadou Lamine Keita, Souleymane Diagne et Ibrahima Mandiang. Le trio, qui faisait face hier aux juges de la Chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar, est accusé d’association de malfaiteurs et de trafic intérieur de drogue. Des faits que les comparants, qui croupissent en prison depuis 2021, ont contestés.

 

Mamadou Lamine Keïta, Souleymane Diagne et Ibrahima Mandiang ont été appelés, hier, à la barre de la Chambre criminelle du tribunal de Dakar. Ils répondaient des faits d’association de malfaiteurs et de trafic intérieur de drogue.

En effet, c’est suite à un renseignement faisant état d’un vaste réseau de trafiquants de drogue qui opéraient entre Médina, Golf et Point E que ces trois individus ont été arrêtés. Ainsi, le 30 octobre 2021, les éléments de l’Ocrtis ont suivi Souleymane Diagne qui a rencontré Mamadou Lamine Keita sur la corniche-Ouest, à hauteur des bureaux de l’architecte Pierre Goudiaby Atepa. Après leur séparation, Souleymane est revenu à la Médina. À la suite de cette rencontre, Mamadou Lamine a été interpellé à la rue 6 de la Médina où il écoulait sa marchandise. Il avait en sa possession 23 pierres de crack, deux portables et 24 000 F CFA.

Par la suite, les enquêteurs se sont rendus chez Souleymane, à Golf. Une fois devant sa chambre, ils ont croisé Ibrahima Mandiang qu'ils ont fait entrer de force dans la pièce. Ils ont saisi 53 pierres de crack, 90 képas d'héroïne, trois rouleaux de papier bronzé, un papier filtre, des lames, un passeport, une bouteille de gaz butane, des paires de ciseaux, un rouleau de scotch, etc.

Comme à l’instruction, les accusés ont la même ligne de défense à la barre. S'agissant de Mamadou Lamine Keïta et Souleymane Diagne, ils ont reconnu avoir détenu du crack et de l'héroïne. Mais à les en croire, c’était pour leur consommation personnelle. À la police, Mamadou Lamine Keïta, qui reconnaissait avoir détenu 23 boules de crack, a déclaré avoir acheté la drogue auprès d'un certain Fallou qu'il a rencontré au terrain Acapes des Parcelles-Assainies. ‘’La boule de crack coûte 25 000 F CFA. C'est au moment de mon interpellation qu'elle a explosé, car elle est tombée quand les enquêteurs la sortaient de ma poche’’.

Menuisier de son état, Souleymane Diagne a tenté de faire croire au juge qu’il ne connaît pas Mamadou Lamine Keïta. ‘’J'avais acheté 30 pierres de crack et huit képas d'héroïne pour ma consommation personnelle. J'avais acquis la drogue à Fann. Le képa coûte 1 500 F CFA. J'utilisais un képa par jour’’.  D'après les éléments de l'enquête, c'est lui qui transformait le crack en héroïne. ‘’J'étais sous la douche au moment où les flics fouillaient la chambre. Aucun matériel de conditionnement n'a été trouvé sur les lieux. J'avais acheté 5 g de poudre de crack. J'ai transformé la moitié en cocaïne à l'aide du bicarbonate’’.

Même s'il reconnaît avoir été arrêté en 2017 pour consommation de cocaïne, Ibrahima Mandiang, lui, a plaidé non coupable dans cette affaire. ‘’J'ai été interpellé à Golf-Sud. Le policier m'a déshabillé dans la rue, lorsque j'ai demandé après Souleymane Diagne. C'est dans ces circonstances que j'ai eu une altercation avec eux. J'ignorais que j'avais affaire à des limiers. Ils m'ont insulté de mère à trois reprises. Quand j'ai répliqué, ils m'ont brutalisé. J'étais nu comme un ver de terre. C'était vers 23 h. Je n'avais qu'un portable et 200 F CFA’’, raconte l’accusé.

Le représentant du ministère public a requis l’acquittement des accusés pour le crime d’association de malfaiteurs. S’agissant du trafic intérieur de drogue, il a demandé qu’ils soient déclarés coupables de ce chef. Pour les peines, le parquetier a requis 10 ans de réclusion criminelle contre Mamadou Lamine Keïta et Souleymane Diagne. Quant à Ibrahima Mandiang, une peine de réclusion criminelle de 12 ans a été requise. Une amende ferme de 10 000 000 F CFA est aussi requise contre chaque accusé.

Estimant que les preuves ne sont pas suffisantes pour asseoir la culpabilité de leur client, les conseils de la défense ont plaidé l’acquittement.

Le délibéré est fixé au 2 mai prochain.

MAGUETTE NDAO

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