Publié le 28 Nov 2012 - 18:05
LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ

Des acteurs internationaux prônent l'agriculture familiale

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La promotion de l’exploitation agricole familiale est le passage obligé vers une agriculture performante qui freine la pauvreté, notamment en milieu rural. Le constat a été fait par plusieurs organisations paysannes d’Afrique, d'Europe et d'Amérique.

 

C’était sans doute un gros caillou balancé dans le jardin des défenseurs de l’agrobusiness qui allaient tenir une rencontre lundi à Dakar. En forum la semaine dernière, des paysans venus d’Afrique, d’Europe et d’Amérique se sont rebellés contre une agriculture des affaires ‘’erronées’’ et ‘’dénuées de toute sincérité, imposée par des politiques étrangères». Un tir groupé à l’endroit des dirigeants africains qui se laissent ‘’endoctriner’’ par des institutions financières mondiales sans ‘’scrupules’’. Ces dernières, pour mener à bien leur ‘’message cynique’’, font croire que les exploitations agricoles familiales, appartiennent à un âge révolu et qu’il faille les remplacer par de l’agrobusiness. Erreur, soutiennent les organisations paysannes africaines qui, au contraire, restent convaincues que la promotion de l’exploitation agricole familiale est l’unique voie de salut pour une agriculture performante.

 

Partant du fait que le développement est d’abord un processus, il est préférable de commencer par les structures de base, c’est-à-dire les familles. Ce constat fait par le président de la Coordination nationale des paysans du Mali, a été partagé par ses pairs africains. Ibrahima Coulibaly qui s’insurge contre l’idée selon laquelle les moyens utilisés par les exploitations familiales sont obsolètes, demande aux autorités qui tiennent de tels propos de se taire. ‘’Nos gouvernants ont voulu avoir des dividendes et du coup, ils n’ont pas jugé nécessaire d’investir dans l’agriculture vivrière’’, a regretté le président du Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (CNCR), Samba Guèye.

 

«Nos gouvernants et les dividendes du business»

Expliquant qu’il n’est pas contre l’agrobusiness, Samba Guèye tient toutefois à préciser qu’il faut l'adosser à l’agriculture vivrière pour créer plus de dynamisme dans les démarches. De concert, les paysans ont refusé l’étiquette passéiste collée aux exploitations familiales qui pourtant, confient-ils, permettent à 75% des populations africaines de vivre. Les leaders paysans d’Afrique de l’Ouest, ont tour à tour appuyé cette idée à la clôture du forum international tenu la semaine dernière à Dakar sur le thème : ‘’Les exploitations familiales agricoles sont les principales pourvoyeuses de nourriture et de richesses en Afrique de l’Ouest’’.

 

Pendant trois jours, des leaders paysans africains, européens et américains ont partagé, à travers exposés et panels, les expériences réussies et les acquis des exploitations familiales. Un forum clôturé par la présentation du livre de Jean Feyder, ancien Représentant permanent du Luxembourg à Genève. Intitulé ‘’La faim tue’’, cet ouvrage d'un «amoureux de l’Afrique» montre comment et de quelle manière la faim s’installe et agit jusqu’à engendrer la mort. La promotion des exploitations agricoles familiales pour une meilleure agriculture africaine figure en bonne partie dans les conclusions de ce livre. La chaîne de la pauvreté a été étalée dans l’œuvre avec des maillons savamment exposés par ce «fils de paysan, diplomate, puis membre engagé de la société civile».

 

AMADOU NDIAYE

Mer 28 nov 12

 

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