Sa famille porte plainte pour meurtre

Suite à la décision du Conseil constitutionnel rendue le 23 avril 2025 dernier sur la loi interprétative de la loi d’amnistie, la famille de l'étudiant Prosper Senghor, décédé le 21 février 2024 à Dakar des suites de blessures subies lors de manifestations à l'UGB, a déposé hier une plainte devant le tribunal de grande instance de Saint-Louis.
Pour le porte-parole de la famille, Pape Top, il faut que justice soit faite sur le dossier de l’étudiant Prosper Senghor.
‘’Nous demandons à l'État de nous appeler afin qu'on puisse connaître les tenants et les aboutissants du dossier. Parce que depuis lors, on n'avance pas et il faut que la lumière soit faite. Nous demandons aussi au président de la République et son Premier ministre Ousmane Sonko de nous venir en aide pour qu'on puisse savoir la vérité sur sa mort tragique. Il était en licence de mathématiques appliquées. Donc, nous avons perdu, mais aussi on a toujours espoir et on fait confiance à l'État du Sénégal aussi’’, a-t-il déclaré à la presse.
Commis par la famille avec le soutien d’Amnesty International/Sénégal, Me François Senghor, avocat de la famille de François Senghor, est passé à l’acte en déposant une plainte contre x au niveau du parquet du tribunal de grande instance de Saint-Louis, pour des faits de meurtre concernant l'étudiant Clédor Prosper Senghor.
‘’Mais avec la dernière décision du Conseil constitutionnel, telle que rédigée, telle que libellée, nous estimons que cette loi ouvre aujourd'hui la voie à ce que les familles des victimes puissent porter plainte et réclamer justice. C'est dans ce sens qu'on a saisi le procureur de la République de Saint-Louis d'une plainte pour des faits de meurtre. Cette décision du Conseil constitutionnel dit bel et bien qu'au regard du droit international, les faits de meurtre ne sont pas amnistiés par cette loi.
C'est pourquoi nous avons déposé plainte. Mais au niveau du lieu où Prosper a reçu le projectile, c'est une zone qui est de la compétence exclusive de la gendarmerie nationale qui y est intervenue pour maintenir l'ordre’’, a soutenu Me Senghor.
Avant de rappeler que dans le dossier, le certificat de genre de mort exclut une mort accidentelle et une mort naturelle, et établit l'existence d'une mort violente.
‘’Le médecin, dans ses conclusions, a dit que Clédor Prosper Senghor est décédé parce qu'il a reçu un projectile à effet létal. Et en l'espèce de certificat médical, puisqu'il a établi que c'est une mort violente, nous avons déposé plainte pour demander que justice soit faite. On n'a pas pu le faire à l'époque, parce qu'il y avait la loi d’amnistie’’, a expliqué l’avocat de la partie civile.