Depuis mardi, Cheikh Béthio Thioune est pensionnaire au Pavillon spécial où il a été transféré. Un second transfèrement considéré par un des avocats du guide des Thiantacounes comme un désaveu pour le ministère de la Justice.

Pour la seconde fois, Cheikh Béthio Thioune est contraint de changer de prison. Emprisonné à la Maison d’arrêt de Thiès au mois d’avril dernier, le guide des thiantacounes a été transféré à Rebeuss dans la nuit du 16 octobre. Après un mois et 10 jours passés à la prison centrale de Dakar, le marabout politicien a été transféré dans la nuit du mardi 27 novembre au Pavillon spécial, un établissement pénitentiaire sis à l’hôpital Aristide le Dantec. Si l’on en croit nos sources, le Thiantacoune en chef a ‘’déménagé’’ avec toutes ses affaires, son matelas et ses affaires personnelles.

Est-ce pour faciliter le bilan sanitaire que l’administration pénitentiaire voulait faire que ce transfèrement a eu lieu ? Quoi qu’il en soit, les avocats de Cheikh Béthio Thioune, du moins l’un d’eux, Me Mouhamadou Bamba Cissé, considère cela comme un désaveu pour le ministère de la Justice.

''Lorsque nous attirions l’attention de l’opinion sur la précarité de la santé du Cheikh et les conséquences de sa détention, le ministère de la Justice s’est fendu d’un communiqué, en disant que l’état sanitaire de notre client est stable’’, a indiqué Me Cissé au téléphone de ''EnQuête''. Ainsi de l’avis de l’avocat, l’histoire leur a donné raison aujourd’hui. ''Ce transfert ne fait que confirmer notre point de vue sur l’état de santé du Cheikh. Parce que nous avons toujours dit qu’il n’est pas compatible avec la détention'', ajoute-il. Pour autant, le jeune avocat n’est pas toujours rassuré avec ce transfèrement au Pavillon spécial qui est un établissement pénitentiaire hospitalier.

Car, argue notre interlocuteur, ''le Cheikh souffre de plusieurs pathologies et sa prise en charge médicale requiert un plateau technique''. Et la robe noire de poursuivre : ''Nous avons toujours des craintes quant à la santé de notre client qui ne cesse de se dégrader et nous estimons, plus que jamais, que la seule solution qui s’impose, c’est sa mise en liberté provisoire, en attendant un non-lieu''.

FATOU SY

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