Le Sénégal porte plainte à Paris contre Karim Wade
Une plainte a été déposée à Paris, le 30 novembre, par l’État du Sénégal dans le cadre d'enquêtes sur de présumés enrichissements illicites, a appris l’AFP mercredi 5 décembre de sources concordantes. L'action vise Karim Wade, le fils de l'ex-président sénégalais Abdoulaye Wade.
« Chasse aux sorcières » pour le Parti démocratique sénégalais (PDS), « priorité pour les Sénégalais », selon le procureur spécial, Alioune Ndao : la traque des biens mal acquis se poursuit. Une plainte a été déposée à Paris par l’État du Sénégal dans le cadre d'enquêtes sur de présumés enrichissements illicites, a appris l’AFP mercredi 5 décembre de sources concordantes. Déposée le 30 novembre, celle-ci vise « Karim Wade [le fils de l'ex-président sénégalais Abdoulaye Wade] et X », a précisé une source proche du dossier.
« Nous l'avons déposée (la plainte) et nous espérons qu'une information judiciaire sera ouverte. Nous avons de forts soupçons qu'une partie de l'argent en cause (dans le cadre d'enquêtes sur de possibles enrichissements illicites) a été investie en France », a confirmé à la presse la ministre de la Justice, Aminata Touré. « Laissons le parquet de Paris ouvrir une information judiciaire. La justice entendra qui de droit pour élucider toutes ces affaires », a-t-elle ajouté.
"Superministre"
Depuis le 8 novembre, sept barons du régime Wade ont été convoqués par la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI). Karim Wade, 44 ans, a déjà été auditionné à quatre reprises par la gendarmerie à Dakar, deux fois en juillet et deux fois en novembre, sur un possible enrichissement illicite.
Pendant la présidence d’Abdoulaye Wade, Karim Wade a été ministre de la Coopération internationale, des Transports aériens, des Infrastructures et de l'Énergie. Disposant de gros budgets, il avait été surnommé « Superministre » ou, de manière plus ironique, « Ministre du ciel et de la terre ».
Après son audition du 15 novembre, Karim Wade et six autres dignitaire de l'ancien régime de son père, dont quatre ex-ministres, ont été interdits de sortie du territoire.
Les six anciens responsables doivent prochainement être auditionnés par la gendarmerie dans le cadre des enquêtes ouvertes à la demande de la Cour de répression de l'enrichissement illicite (Crei). La Crei, créée en 1981 par l'ancien président socialiste Abdou Diouf (1980-2000), en sommeil depuis des années, a été réactivée après l'élection de Macky Sall.
JeuneAfrique