Macky Sall reçoit des dirigeants du parti de Gbagbo
Le président sénégalais Macky Sall a reçu jeudi à Dakar une délégation du Front populaire ivoirien (FPI) de l'ex-chef de l'Etat Laurent Gbagbo, en vue de contribuer "aux efforts de réconciliation" en Côte d'Ivoire, a annoncé vendredi la présidence sénégalaise.
Macky Sall, "en concertation" avec son homologue ivoirien Alassane Ouattara, "a reçu le 13 décembre une délégation du FPI conduite par M. Miaka Ouretto, président par intérim" de ce parti, indique un communiqué, qui ne donne aucun détail du contenu de l'entretien.
Cette rencontre "s'inscrit dans le cadre d'une contribution aux efforts de réconcilation nationale en cours en Côte d'Ivoire", ajoute le texte.
C'est la première fois que des dirigeants du FPI sont reçus officiellement par un chef d'Etat depuis la chute de Laurent Gbagbo le 11 avril 2011, à l'issue d'une crise postélectorale de quatre mois ayant fait quelque 3.000 morts.
Les présidents Sall et Ouattara appartiennent tous deux à l'Internationale libérale, mais le chef de l'Etat sénégalais est également proche de plusieurs figures du camp Gbagbo dont Stéphane Kipré, gendre de l'ex-président, selon la presse ivoirienne.
Esquisse de médiation
Cette esquisse de médiation sénégalaise intervient alors que la réconciliation est au point mort en Côte d'Ivoire, un an et demi après la fin de la crise.
Dans un communiqué, le chef de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci), Bert Koenders, a salué les "initiatives prises par les acteurs politiques dans le pays et à l'extérieur, en vue d'une reprise du dialogue politique en Côte d'Ivoire".
Il a rappelé que, dans une résolution adoptée en juillet, le Conseil de sécurité de l'ONU a souhaité que les prochaines élections locales soient "ouvertes, transparentes, libres et régulières" et qu'elles "favorisent la représentativité politique et la réconciliation".
L'un des enjeux des discussions actuelles entre M. Sall et les responsables du FPI est que cette formation participe aux municipales et régionales de février 2013 en Côte d'Ivoire, alors qu'elle avait boycotté les législatives fin 2011.
"Dialogue politique"
Le gouvernement ivoirien a promis aussi de discuter de ces scrutins avec de petites formations pro-Gbagbo dans le cadre du "dialogue politique" engagé avec l'opposition. Le FPI s'est tenu jusque-là à l'écart de ces discussions, réclamant un dialogue direct avec le pouvoir.
L'ex-président Gbagbo est détenu depuis novembre 2011 à La Haye par la Cour pénale internationale (CPI), qui le soupçonne de crimes contre l'humanité.
La CPI a également rendu public le 22 novembre un mandat d'arrêt, émis en février, contre l'épouse de Laurent Gbagbo, Simone, la soupçonnant aussi de crimes contre l'humanité commis durant la crise postélectorale.
JeuneAfrique