Le Paef affiche de bons résultats
Après deux années de mise en œuvre, le Projet d’appui à l’éducation des filles (Paef) est en phase terminale dans la région de Louga. Seize écoles de la région dont cinq à Kébémer, autant à Linguère, et six dans le département de Louga ont bénéficié de ses œuvres.
A l’heure d’un bilan ''satisfaisant'', un festival est venu couronner l’ensemble des activités du Projet d’appui à l’éducation des filles (Paef). Ainsi, tous les inspecteurs de l’éducation en français et en langue arabe, les comités de gestion de l’école (Cge) ont été formés en approche genre. Il en est ainsi de trois cents enseignants et enseignantes qui ont ajouté à cela des acquisitions de compétences de vie courante, en santé de la reproduction et en pédagogie de soutien. Un appui a été en plus assuré à 1100 filles en difficultés.
D'après Ibrahima Ndiaye, inspecteur de l’éducation et point focal régional du Paef, ''la pédagogie du soutien ne consiste pas seulement à donner des exercices de maths ou autres. Il s’agit aussi de voir pourquoi à la maison ça ne marche pas, et essayer de corriger (…) Lorsqu’on a comparé la situation de référence de départ et la situation d’arrivée, on est à un taux de satisfaction au moins de 85,5 %. Elles sont aujourd’hui parmi les cinq premières de leur classe''. Le formateur au Centre régional de Louga renseigne que dans chaque école concernée, des ''penc genre'' (structure de veille et d’alerte par rapport au genre), animés par des enfants, ont été mis en place, avec l’organisation d’une manifestation, tous les mois. ''C’est une tribune où les enfants disent ce qu’elles doivent dire. Les enfants comprennent beaucoup de choses, mais ne le disent pas parfois là où elles doivent le dire ou ne le disent pas du tout. Maintenant on les a formatées à dire, à alerter. Les problèmes de genre et de violences, il faut en parler'', a fait savoir Ibrahima Ndiaye. Au niveau de chaque ''penc'', des enfants leaders ont été sélectionnées et ont pu bénéficier de deux camps de vacances pour leur formation en techniques de reportage, montage vidéo et techniques manuelles comme la confection de banderoles.
Plus de patronyme de fille en rouge
En outre, tous les trois mois, le comité genre de l’école, composé de membres des cellules genres mis en place au niveau du comité de gestion de l’école, l’association des mères d’élèves, ainsi que de l’équipe pédagogique, se réunit pour statuer sur la question. ''Le concept a évolué, le genre est aujourd’hui un outil de développement pour corriger toutes les disparités, d’où qu’elles viennent. Tous les enfants sortent dans la cour pour nettoyer. Les prénoms et noms de filles ne sont plus écrits en rouge. Il faut en finir avec cette forme de discrimination. Maintenant, on écrit tout le monde de la même manière, même si à la fin on met 'F' pour les filles'', poursuit le point focal du Paef.
Après deux ans, le projet tire à sa fin. Mais, avec le dispositif mis en place, le souci de pérennisation ne se pose pas pour autant. Il est soutenu à hauteur de trois millions de francs Cfa non remboursables par chaque association de mères d’élèves. Les femmes s’adonnent ainsi à quelques activités génératrices de revenus dont la moitié des bénéfices revient de droit à l’école pour continuer à soutenir les filles. ''Des bénéfices de 800.000 francs ont été réalisés en six mois, les 400.000 francs sont pour l’école'', renseigne Ibrahima Ndiaye.
Pour couronner l’ensemble des activités, un festival a réuni au Cdeps de Louga les 16 écoles concernées. Au menu, un podium, un feu de camp, un plaidoyer et un jumelage entre les établissements, afin de mutualiser les bonnes pratiques. Il en a été de même entre les associations de mères d’élèves, les comités de gestion et les 86 relais appelés promoteurs et promotrices du genre à l’école, formés pour faire de la proximité et des causeries.
Moustapha SECK
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