“La Côte d'Ivoire n'est pas le Sénégal“
''Crises sociopolitiques des années 80 : quels enseignements pour 2012''. C’est le thème de la conférence publique animée par le G88, association des anciens animateurs du mouvement étudiant des années 80 et 90. Le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye, par ailleurs membre de cette organisation, a profité de l'occasion pour rassurer l’opinion nationale sur une éventuelle crise politique. ''Il n’y a pas de similitude possible entre les années 80 et 2012. En 88, les Sénégalais avaient besoin de démocratie et de liberté. Ce qui se pose en 2012, c’est qu’il n’y a pas de dialogue entre les acteurs politiques. L’opposition veut prendre en otage le pays et le pouvoir qui est là, attend'', a-t-il expliqué.
Toutefois, le chef du gouvernement dit rester optimiste quant à l'organisation d’élections apaisées. ''Ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire ne se passera pas au Sénégal, a-t-il promis. Mais on ne sait jamais.'' ''L’avenir du Sénégal, c’est nous et nous pourrons profiter de ces moments pour renouer le dialogue qui est rompu dans ce pays'', a ajouté Souleymane Ndéné Ndiaye.
Le journaliste et analyste politique Mame Less Camara, qui était le conférencier, a établi une comparaison entre les années 80 et 2012. ''Les années 80 ont été ces années qui ont commencé de façon tonitruante. Les politiques ont mené le Sénégal dans des zones d’incertitudes, s'est-il insurgé. Aujourd’hui, notre pays à besoin de vivre''. Pour le journaliste, ''nous avons un problème d’étique politique.''
Intervenant sur le thème du jour, le constitutionnaliste Ismaïla Madior Fall a affirmé que ''Le Sénégal risque une crise politique atypique. Aujourd’hui, on a une grande faiblesse de nos institutions. S’il y a un problème de confiance, c’est parce que nos institutions sont faibles.''
Les membres du G88 ont profité de cette conférence pour offrir leur médiation pour l'amorce d'un dialogue entre les acteurs politiques à quelques semaines de l'élection présidentielle.
Aliou NDIAYE