Incertitudes après l'exclusion des trois favoris
La nouvelle Cour électorale malgache (CES) a tranché. Samedi 17 août, elle a retoqué les trois candidatures controversées à la présidentielle. Sur la touche : Andry Rajoelina, le numéro 1 malgache autoproclamé depuis quatre ans, mais aussi l'ancien président Didier Ratsiraka, et Lalao Ravalomanana, épouse de l'ex-président Marc Ravalomanana.
Les partisans de Lalao Ravalomanana, ancienne première dame de Madagascar, sont ce dimanche après-midi en réunion. Une conférence de presse aura peut-être lieu lundi. Pas de candidat de substitution pour l'instant.
Du côté de l'ancien président Didier Ratsiraka, c'est toujours le silence radio. Ni lui ni personne ne souhaite s'exprimer.
Enfin, du côté de la présidence transitoire, cette décision de la Cour n’est pas acceptée. La mouvance présidentielle se réunit ce dimanche soir pour décider si elle présente un candidat de substitution.
Quant à la communauté internationale, avec en tête l’Union africaine et la France, elle est unanime : elle salue la décision de la CES. Mais sur le réseau social Twitter, les Malgaches réagissent. Par exemple, une jeune femme dit que ce ne sont pas seulement trois candidats qui ont été exclus, mais tous leurs électeurs.
Sur la Grande île, les premières personnes avec lesquelles notre correspondant a pu discuter sont unanimes : elles craignent que les partisans des trois candidats boycottent les élections. À la louche et au bas mot, ils représentent tout de même la moitié du corps électoral.
Ce dimanche, la rue est calme à Antananarivo. Pas de mouvements de foule à signaler. Les prochains jours seront décisifs. Si les trois exclus du scrutin ne présentent pas de remplaçants, il y a fort à parier que la communauté internationale risque de porter un chapeau de bouc-émissaire. Ces élections pourraient être perçues comme pilotées depuis l'étranger.
RFI