Les problèmes du secteur soumis à Abdou Aziz Mbaye
Plasticiens, sculpteurs et autres acteurs des arts visuels ont tenu différents travaux pour réfléchir sur la situation de leur secteur en particulier et sur celle de la culture en général. C’est hier qu’une séance de restitution a été organisée à la Maison de la culture Douta Seck pour présenter à leur ministre de tutelle les conclusions de leurs rencontres.
Entre les mois de février et juillet de cette année, le collectif des arts visuels a déjà tenu différents ateliers de réflexion. Hier, les membres dudit collectif ont organisé, à la Maison de la culture Douta Seck, une rencontre pour partager les résultats de leurs travaux. Lesquels jettent un regard critique sur l’évolution générale de la culture au Sénégal. C’est dans ce cadre que le collectif déplore «la décrépitude physique, pédagogique et intellectuelle» de l’Ecole nationale des arts (ENA) et invite les autorités à revoir les conditions d’enseignement et d’étude des pensionnaires de cet établissement.
A cet effet, des solutions ont été proposées au ministre de la Culture, Abdou Aziz Mbaye, qui prenait part à la manifestation. L'idée générale qui lui a été soumise est de s'atteler à la ‘’construction d’une école fonctionnelle dans un cadre adéquat et avec des équipements dynamiques’’. Apparemment intéressé par le sujet, M. Mbaye a demandé à ses hôtes de mettre en place un comité de réflexion sur le sujet qui viendra se greffer à celui déjà mis en place au niveau du ministère. Car ‘’on ne peut parler du Sénégal et ne pas avoir une école des arts digne de ce nom’’. Toutefois, il a souhaité fortement que les acteurs des arts visuels fassent l’union dans leurs rangs. Comme il l’a relevé, ‘’les artistes plasticiens ont une faiblesse congénitale à leur talent, ils sont individualistes’’.
Au-delà des problèmes de l’école des arts, les membres du collectif arts visuels ont souligné également ‘’l’inexistence d’un musée public d’art contemporain à Dakar, l’anarchique environnement esthétique qui (les) agresse et un environnement juridique à améliorer’’. Ils ont également demandé aux autorités de clarifier la situation foncière des villages des arts de Thiès et Dakar à travers ‘’un audit approprié’’.
En plus de ces préoccupations relevant du secteur des arts visuels, les artistes ont soulevé d’autres faits concernant le secteur de la culture en général. Figure en bonne place dans cette liste l’expression de préoccupations ‘’devant ce qui semble être un paradoxe entre d’une part, une forte mobilisation de ressources financières en faveur des artistes et de leurs réalisations ; et d’autre part une absence de visibilité de ces actions étatiques au niveau de la communauté réelle qui devrait en être destinatrice’’, tel qu’indiqué dans la résolution finale des ateliers. Ce qui rend certains artistes nostalgiques de l’ère senghorienne. Mais, le ministre de la Culture et du Patrimoine les rassure. ‘’Je crois que les artistes sénégalais se sont laissés aller. On n’a pas toujours un Président comme Senghor. Mais on est en train d’y revenir. Je sens chez Macky Sall des relents senghoriens (car) il croit en vous les artistes et en ce que vous faites. Macky Sall est un Président représentant la force de l’authenticité’’, a-t-il assuré.
BIGUE BOB