Publié le 6 Feb 2014 - 08:29
PROFIL- YACINE FÉLANE DIOUF

La sagace des planches

 

Comme Awa Sène Sarr ou Isseu Niang, Yacine Félane Diouf sait faire rêver les amoureux du théâtre. Pensionnaire de Sorano, elle interprète avec brio presque tous les rôles qui lui sont confiés. Naturellement gracieuse, en véritable comédienne, elle peut se muer en une fille sauvage ou belliqueuse, sur scène. EnQuête vous propose son parcours.

 

‘’Quand j’étais encore très jeune, mon père nous a réunis mes sœurs et moi et nous a dit : ‘’La seule chose que vous puissiez faire pour m’énerver, c’est de faire du xeesàl’’. Cette petite anecdote de la comédienne Yacine Félane Diouf explique pourquoi elle a gardé son teint naturel. Très noire, mais d’une noirceur vraiment éclatante, Yacine Félane Diouf retient toutes les attentions sur scène, grâce à sa couleur de peau. C’est sa marque de fabrique.

Le contraste avec sa ligne de dents toutes blanches lui donne un air angélique, malgré sa petite taille et ses rondeurs. Tous ceux qui l’ont vue, ne serait-ce qu’une fois sur les planches ou à l’écran, se souviennent d’elle. Pas seulement pour son physique, mais à cause de son jeu d’acteur.

Du talent, Yacine en regorge. ‘’Mon frère a vu l’annonce pour un examen d’entrée à l’école nationale des arts. Il m’en a informé et m’a encouragée à me présenter. C’était vers la fin des années 1980. Le jour J, j’ai joué un petit monologue et tous mes profs- Mamadou Diop, Philippe Laurent, Moustapha Mbaye etc- m’ont tous aimée sur le coup’’, se rappelle-t-elle.

Elle intégra par la suite l’Ena et y passa 5 ans. ‘’J’ai fait cinq ans à l’Ena. J’ai dû à un moment arrêté, parce que mariée. Je devais suivre impérativement mon mari en Italie. C’est à mon retour que j’ai repris ma formation, avec l’aide de Mamadou Diop’’, fait-elle savoir.

Ses premiers pas

Petit à petit, Yacine intègre le monde des planches. Le metteur en scène Seyba Traoré lui offre une première figuration dans ‘’Chaka’’. ‘’J’étais jeune et c’était la première fois que je jouais. J’étais excitée et très contente. Pourtant, je n’étais que figurante’’, se souvient-elle. Cela se comprend, vu que c’est un rêve qui venait de se réaliser. Très bonne en dessin, Yacine rêvait toute petite de devenir plasticienne.

Un jour, en lisant le journal, elle tombe sur un article de Isseu Niang. ‘’Elle était très belle Isseu Niang avec un magnifique foulard. Depuis ce jour, j’ai voulu être comédienne’’, dit la pensionnaire de Sorano. Isseu Niang n’est pas sa seule référence dans le quatrième art. Awa Sène Sarr et Assy Dieng Bâ ont, elles aussi, marqué Yacine Félane Diouf.

Après cette première figuration, notre comédienne a été accueillie dans de grandes réalisations comme ‘’Rouba’’ de Moussa Sène Absa. C'est sur ce plateau de réalisation qu’elle a rencontré d’ailleurs, pour la première fois, le metteur en scène feu Oumar Ndao.

Avec ce dernier, elle travaillera dans ‘’Antigone d’Afrique’’ et ‘’Nder en flammes’’. Avec une carrière vieille de plus de vingt ans, la fille du Sine a connu ses moments de gloire dans le théâtre. Le rôle qui l’a le plus marquée, elle l’a joué dans un téléfilm ‘’Soxna si’’.

''Je suis une passionnée du théâtre''

Ainsi, en rejoignant la troupe de Sorano en 2003, Yacine Félane Diouf pouvait se prévaloir déjà d'un CV bien fourni. ‘’J’ai voulu venir parce que Sorano est un patrimoine culturel. Beaucoup de choses se sont passées ici’’, explique-t-elle. À Sorano, elle a continué à apprendre aux côtés d'une équipe très professionnelle.

‘’J’ai travaillé avec Joséphine Zambo, Oumar Seck que j’adorais et qui m’encourageait beaucoup’’,  déclare-t-elle avec un enthousiasme non feint. Aussi, concède-t-elle : ‘’Sorano m’a apporté de la visibilité et une certaine satisfaction pour l’amour que j’ai pour ce métier. Je suis une passionnée du théâtre. Je me donne entièrement’’.

Aujourd’hui, Yacine est l’une des étoiles incontestables de Sorano. Et si les experts du quatrième art ont désigné son collègue Ibrahima Mbaye comme le meilleur comédien de son époque, ils pourraient en dire autant de Yacine.

BIGUE BOB

 

Section: 
ARCOTS
AÏSSA MAÏGA (ACTRICE-RÉALISATRICE) : Un modèle pour les femmes noires
Une si longue lettre au cinéma
CONTRÔLE DES TERRITOIRES, TRAFICS, DÉCISIONS ÉTATIQUES, CHANGEMENT CLIMATIQUE… : Ces facteurs de standardisation des peuples nomades
JOURNÉE DE L’ENFANT AFRICAIN : À Kolda, les enfants appellent au respect effectif de leurs droits
PROJET MUSLAB - MÉMOIRE VIVE : La valorisation du patrimoine sénégalais
60 ans Sorano
ASSISES NATIONALES DES MÉDIAS : Les grandes lignes du rapport final
ASSISES DES MÉDIAS AU SÉNÉGAL : Un tournant incertain pour une presse en crise
14ᵉ ANNIVERSAIRE DE Y EN A MARRE : Afrikki pour finir en beauté
SODAV : Un bilan encourageant, des défis à relever
RAPPORT ANNUEL SODAV 2024 : Des résultats en hausse malgré des défis financiers à maîtriser
Édito Commun : Face au monstre, des concertations en trompe-l’œil ?
INDUSTRIES CULTURELLES ET CRÉATIVES : Cinq projets révélés, cinq talents célébrés
KOLDA - LUTTE CONTRE LA PRATIQUE DE L’EXCISION : Les populations situées le long de la frontière ciblées
CRISE ENTRE ISRAËL ET LA PALESTINE : L'appel au calme lancé par l'ambassadeur Yuval Waks
LETTRE OUVERTE À SON EXCELLENCE MONSIEUR, LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE ET À MONSIEUR LE PREMIER MINISTRE : L'Etat va-t-il continuer à rester impassible face à la situation catastrophique de la presse sénégalaise ?
CTD Diamant Noir : Une plume intelligente au service du rap
GACIRAH DIAGNE, PRÉSIDENTE ASSOCIATION KAAY FECC, DIRECTRICE ARTISTIQUE FESTIVAL KAAY FECC : “Le secteur de la danse a besoin d'un changement concret, d’un nouveau départ”
SAINT-LOUIS : Le souffle du jazz fait vibrer la ville dès la première soirée